Chili
Le 17 Septembre 2018
Rien de bien folichon ces derniers jours, la pampa Pelada porte bien son nom! La route côtière traverse quelques villes sans attrait seules quelques escapades sur des pistes qui longent la côte rompent cette monotonie. Pas de vrais ports de pêche, les Argentins sont fâchés avec le poisson. Nous quittons provisoirement l’Argentine pour retourner au Chili, qui coupe l’Argentine en deux, et donne un accès sur l’atlantique aux Chiliens. La pluie et quelques flocons de neige nous ont accompagnées aujourd’hui, la température ne dépassant pas 4°C. Ce soir, nous bivouaquons devant les eaux du détroit de Magellan.
C’est la fête nationale du Chili pendant 3 jours, nous arrivons au bon moment pour en profiter.
Punta Arenas
Fête nationale du Chili
Une réplique de la Victoria, le bateau de Magellan
Le Victoria est le seul bateau d’une flotte de 5 navires commandée par Magellan, à avoir bouclé le premier tour du monde en 1522. Il est ramené en Espagne par Elcano son second, après la mort de Magellan aux Philippines, tué par une flèche empoisonnée. Seuls 18 des 250 hommes partis d’Espagne 3 ans plus tôt ont survécu. Magellan a découvert le détroit qui porte son nom aujourd’hui et qui relie L’Atlantique au Pacifique en évitant le cap Horn. Pour se réchauffer dans leurs canoés, les indiens allument des feux: le pays y gagne le nom de Terre de feu.
Réplique du Victoria
Réplique du Beagle avec lequel Darwin fit le tour du monde
Goélette Chilienne
Puerto del Hambre
Nous quittons Punta Arenas, pour rejoindre le cap Froward, le point le plus austral du continent Américain. La route longe la mer, nous sommes entourés de montagnes enneigées; cet endroit est grandiose, nous retrouvons des paysages qui nous enchantent.
C’est aujourd’hui le premier jour du printemps, le soleil brille mais la température ne dépasse pas les 6 degrés.
Ici fut fondée en 1584 une colonie Espagnole, d’une centaine de personnes qui sont tous morts de faim de froid ou se sont suicidés, sauf un. Leur totale incapacité à s’adapter au climat contraste fortement avec la facilité des aborigènes Selk’nam et Yamana pour vivre de ce que la nature leur offrait: ils vivaient et nageaient nus dans ce climat hostile, leur peau enduite de graisse animale. L’endroit a été rebaptisé «Puerto Hambre» (le port de la faim)
Phare San Isidro
L’extrémité sud du continent Américain
Journée randonnée vers le bout du continent américain ou se trouve le phare San Isidro, très belle balade de 10 km aller-retour le long de la grève qui borde le détroit de Magellan. Le spectacle est grandiose avec les glaciers, la montagne, les rivières et les forêts qui descendent dans la mer. La température est proche de zéro degré, les flaques d’eau sont gelées le matin, mais la marche, le soleil et l’absence de vent nous réchauffent vite.
Le phare est sur une presqu’ile, nous y piqueniquons et faisons la sieste au soleil.
Algue rouge étrange en bordure de plage
Bateau d’une seule pièce taillé dans un tronc d’arbre
Rio San pedro
Ce matin des pécheurs ont posé leur filet à coté de notre bivouac, après leur avoir dit bonjour, ils nous rejoignent pour partager le maté, c’est un moment convivial qui s’apprécie d’autant plus que c’est notre première expérience du maté, je le trouve très bon avec un parfum de réglisse.
Cette après-midi, en suivant un petit chemin rempli de grosses flaques, l’une d’elles cache un énorme trou dans lequel plonge la roue arrière et nous voilà bloqué pour la première fois. Heureusement, un moment après passent 4 quads, nous prenons nos sangles, et attachons le camping-car à 2 quads, eux même attachés à 2 autres. Grace à cet attelage de 4 quads, nous sortons facilement de ce piège et retournons en marche arrière sur ce chemin étroit.
L’un des quads, est conduit par une personne qui nous a reçue à Punta Arenas (50km de là), dans un magasin de pneus! C’est avec plaisir qu’ils nous ont aidé, on s’en sort bien.
Rio Verde
De Punta Arenas à Puerto Natales, nous prenons des routes de terre qui passent par Rio Verde, un regroupement de quelques estancias au bord de la mer. Cette mer ressemble plus à un lac qui serait connecté à l’océan sur un côté, aux travers de nombreux dédales d’ilots et de presqu’iles. Ici l’herbe est grasse et profite à des milliers de vaches, de moutons, de Canquen Colorado une espèce d’oie endémique très protégée car en voie de disparition. Ici pousse un arbre adapté aux conditions de vent extrême et de grand froid: le Nirre sculpté par le vent. Les montagnes enneigées plongent dans la mer, c’est la Patagonie comme on l’avait rêvée. Et en plus, depuis 15 jours, il n’y a pas de vent ce qui est exceptionnel et les journées sont bien ensoleillées.
Cormorans royaux
Le cygne blanc à cou noir
Belle estancia en bordure de mer Canquen Colorado
El Nirre: arbre adapté aux faibles températures et aux vents forts
Puerto Natales
Petit port très touristique pendant l’été austral, c’est aussi la porte d’entrée du parc national Torrès del Paine, situé dans le fjord de l’Ultime Espoir, nommé ainsi par un Espagnol en 1557 qui cherchait un passage entre les 2 mers.
Puerto Natales fut fondé en 1911 par des colons Chiliens et des émigrants Allemands, Anglais et Ecossais. Nous passons le week-end dans le fond du fjord à 45 km au sud de la ville. Le paysage est grandiose et pour la première fois nous nous levons avec une petite couche de neige tombée pendant la nuit.
Jusqu’au XIX siècle, dans cette province de la Ultima Esperanza, entre mer et pampa vivaient de la chasse et de la pêche les Kawesqar Nomades de la mer, ils vivaient sur leurs canots, à la recherche de nourriture dans la mer. C’était le groupe ethnique le plus important des Amérindiens de la région fuégienne.
Au XVIe siècle, quand s’établirent les premiers contacts avec l’homme blanc, la population était estimée à 3 000 personnes. À la fin du XVIIIe siècle, la zone commença à être fréquentée par une grande quantité de navires baleiniers et de chasseurs de phoques, particulièrement de nationalité britannique et nord-américaine. À partir de cette époque, ils commencèrent à contracter des maladies qui les conduiront à leur déclin numérique.
Le cygne blanc à cou noir
Musique Ecossaise, clin d’oeil aux émigrants du dernier siècle
Lago Sofia
L’hiver est encore là, la neige fait une apparition, et le ciel va rester menaçant pour les jours à venir, aussi décidons nous de remonter plus au nord, ou la météo sera meilleure. Sur notre chemin, nous observons des condors qui planent dans le ciel et se posent sur la falaise. Il dort en groupes sur les corniches rocheuses des parois des falaises.
Condors des Andes, c’est un grand vautour noir avec une collerette de plumes blanches autour de la base du cou et, en particulier chez le mâle, de grandes taches blanches sur les côtés. La tête et le cou sont presque déplumés et sont d’une couleur rouge sombre.