Tétouan, Maroc
Ce matin départ du ferry à 10h30. Les côtes du Maroc se dessinent dans la brume. Le trajet dure 1h30, le temps de traverser le détroit de Gibraltar. Les formalités douanières commencent à bord du bateau où les passeports sont tamponnés. A l’arrivée il faut faire les formalités pour le véhicule, un simple petit bout de papier qui prendra presque 2h avec une fouille sommaire du CC, d’autres ont moins de chance il leur faudra tout vider, tout descendre du toit du véhicule et tout faire renifler par un chien.
Nous faisons le plein d’essence à 1,30 euro, on achète une bouteille de gaz car ici pas de GPL et on prend la route côtière pour Tetouan où on se pose sur un parking pour visiter la médina.
La médina de Tétouan est ceinte d’une muraille historique d’environ 5 km de longueur et l’accès s’effectue à travers sept portes. La trame urbaine est caractérisée par des artères principales reliant les portes entre elles et donnant accès, d’une part à des espaces ouverts (places et placettes) et à des monuments d’intérêt collectif comme les fondouks, les mosquées, les zaouïas et les quartiers destinés à l’artisanat et au commerce
Le matin tôt avant d’aller prendre le ferry
Le rocher de Gibraltar, territoire Anglais
Tannerie dans la médina de Tetouan
Le palais royal
Chefchaouen, Maroc
Après une nuit calme sur un parking de Tetouan, en compagnie d’autres voyageurs, nous refaisons une petite balade dans la vieille ville. Il est à peine 8h30, la médina se réveille, les étals ne sont pas encore installés à part ceux des marchands de poulets (vivants) et de légumes, cela sent bon la menthe et la coriandre fraîches.
De Tetouan une belle route sinueuse nous mène après 80km à Chefchaouen.
Chefchaouen, la ville bleue, à 600m d’altitude, adossée à 2 montagnes, cernée de vergers. Les maisons sont habillées d’un blanc éclatant mais c’est le bleu qui domine ici dans toutes ses nuances du plus pâle à l’indigo. Chefchaouen est une ville sainte qui fût longtemps interdite aux chrétiens, on y compte pas moins de 9 mosquées. Aujourd’hui il y a plus de touristes que d’habitants.
Vers 16H00, on s’attable pour boire un thé à la menthe avec des gâteaux sucrés « shba kia » devant la source Rass El Ma qui alimente la ville en eau potable. Sur le site quelques petits cafés et des lavoirs où les femmes s’activent.
Nous sommes dans un camping ce soir, très agréable, sous les pins et dominant la vallée.
Sur la route de Fès, Maroc
Une journée aux champs
Étape de 200km aujourd’hui de Chefchaouen à Fès dans une campagne verdoyante où l’olivier est roi. On dit qu’ici l’huile d’olive y est 100% naturelle sans pesticides ni engrais. On se régale à observer une certaine agitation dans les champs et sur la route. Les ânes semblent être l’outil de travail indispensable, le tracteur n’est pas trop présent dans cette région. Certaines femmes portent de jolies tenues très colorées; l’habitat est souvent sommaire, 4 murs, un toit terrasse où sèche le linge, une cour avec des poules, des chèvres et toujours l’âne.
Fès, Maroc
Le 21 Mars 2024
Arrivés à Fès en début d’après-midi, nous sommes installés dans un très beau camping (le diamant vert), loin de la ville mais c’est le seul.
C’est en taxi que l’on rejoindra la médina.
C’est la période du ramadan qui se terminera ici le 9 avril. On ne doit ni manger ni boire du lever au coucher du soleil. Vers 18h35 retentit un coup de canon, suivi par le muezzin qui annonce la rupture du jeûne. A ce moment-là les rues se vident, les commerces ferment et certains se jettent sur un verre d’eau ou une soupe. Ils nous ont dit que ce n’était pas difficile, ils font ça depuis l’âge de 11 ans. « La tête, le ventre, tout le corps est purifié ».
Demain, vendredi est le jour férié des musulmans comme nous le dimanche, c’est le jour de la grande prière, tout le souk sera fermé. On en profite pour se régaler d’un bon tajine de poulet au citron, légumes et olives
La porte Boujloud – Gateaux faits uniquement pour le ramadan, très riches en calories, ils se mangent avec une soupe pour rompre le jeûne
Devant chez Rachid, sur les conseils de Martine et Alain
Repas de rue: sardines et poivrons grillés
Tannerie, on y traite les peaux de moutons, vaches et chèvres dans des conditions de travail d’un autre temps
Fès, Maroc
Fes cité impériale, tout en devenant une ville moderne a su conserver son artisanat et ses petits métiers. Difficile de faire beaucoup de photos, on ne doit pas voler les portraits, il vaut mieux demander mais les refus sont courants.
Comme toujours nous sommes plus attirés par la vieille ville protégée par ses remparts d’où l’accès se fait par 14 portes .Quelle que soit la porte chacune s’ouvre sur un enchevêtrement de couloirs, escaliers, passages minuscules, petites cours. Nous sommes très sollicités par des pseudo guides que l’on essaie d’éviter.
La Medersa Bou Inania, inaugurée en 1350, est une des écoles coraniques d’enseignement supérieur qui servait également de résidence pour les étudiants.
Une fois à l’intérieur du patio de la Medersa Bou Inania, on est fasciné par les murs sculptés à la main sur le stuc et le bois. La partie inférieure des murs est recouverte de petits carreaux qui composent une infinité de motifs géométriques.
De l’extérieur, l’un des éléments qui ressort le plus est sa tour, qui, comme le reste du toit, est recouverte de carreaux vert brillant qui réfléchissent la lumière du soleil.
La Medersa Bou Inania a été rénovée au XVIIIe siècle et au XXe siècle. Elle est donc actuellement l’une des mieux préservées de la médina, laissant ainsi un témoignage de la richesse de la ville antique de Fès.
C’est une horloge hydraulique à base de clepsydres, les différentes fonctions de cette manĝana sont les suivantes:
Une interface sonore (cymbales) et visuelle (volet), à la fin de chaque heure, une boule en bronze tombe dans la cymbale correspondante ainsi que le volet lié s’ouvre. La première cymbale à droite n’a pas de volet, elle indique le démarrage de la journée.
La fonction énergie est hydraulique, elle est assurée par un système de clepsydres avec une transmission par l’intermédiaire de cordes, de chaînes, de poulies et des contrepoids, le mouvement est rectiligne le long d’un axe, sur lequel un coulisseau assure des déclenchements réguliers à la fin de chaque heure une boule (sanga) tombe et un volet s’ouvre.
C’est la dernière horloge hydraulique connue de ce type avant l’arrivée des horloges mécaniques quelques décennies plus tard, celle de Giovanni Dondi, Padoue 1385.
L’horloge hydraulique telle qu’elle est aujourd’hui – Tannerie Chouara
Dans un premier temps les peaux de chèvre, mouton et vache où chameaux sont trempées pendant plusieurs jours dans des cuves remplies d’excréments de pigeon riche en ammoniac et de chaux pour les débarrasser de leurs poils et autres matières organiques indésirables puis elles sont lavées.
Dans un 2e temps les peaux sont tannées pour les rendre souples et imputrescibles. Après cette étape on ne parle plus de peau mais de cuir. Il est ensuite teint grâce à des colorants naturels pour la plupart coquelicots, indigo, safran, henné et menthe puis séché.
Porte du palais royal
Ait Toughach, Maroc
Aujourd’hui nous entrons dans le moyen Atlas : pour commencer, des forêts de cèdres et de chênes verts où s’ébat une colonie de singes, une belle route qui mène à Ifrane station de sport d’hiver aux demeures grandioses style chalets suisses. L’altitude est de 1800m. A Azrou on s’arrêtera pour un tajine. En direction de Midelt le paysage à 2200m change radicalement: l’herbe se raréfie, l’habitat est très pauvre, les murs en pisé et des bâches en plastique en guise de toits. Les troupeaux de moutons sont très nombreux mais on sent bien qu’ici sur ce plateau battu par les vents la vie doit être rude.
Le camping de ce soir nous semble être une oasis au milieu du désert et pourtant, depuis 2017, il n’a quasiment pas plu, la nappe phréatique est passée de -10m à -110m, le changement climatique a un fort impact.
Admiratifs devant l’étal des olives
Tajine pruneaux et poulet
Camping avant Midelt – Mur en pisé: terre compactée mélangée à de l’eau et de la paille
Ziz valley, Maroc
Surprise, cette nuit, nous avons eu un gros orage avec de la grêle et du vent et encore surprise au réveil en découvrant le camping-car recouvert de sable rouge. Petite corvée de nettoyage avant de quitter le camping.
Le vent souffle fort, c’est une journée lunaire, sans couleur. La terre et le ciel se confondent, sans horizon. Tout est dans la même teinte poussiéreuse. Après 110 km, on arrive dans un beau camping, encore une fois très fréquenté. Celui-ci se trouve dans les gorges du Ziz . Nous ferons une ballade le long de la rivière où poussent des arbres fruitiers et des oliviers formant un ruban de verdure dans un univers très minéral.
Chaque région apporte une vision nouvelle et différente de ce qu’est le Maroc.
Un ruban de végétation sur les rives de l’oued Ziz
Entrée du camping qui fait aussi restaurant et hotel
Aarab Sebbah Ziz, Maroc
Pas de vent aujourd’hui. L’ocre des montagnes se détache sur le ciel bleu. Au fond de la vallée du Ziz la palmeraie et ses dattiers serpentent comme un long fleuve vert. Les villages ne font qu’un avec les montagnes empierrées.
Le camping du soir se trouve sous les palmiers près d’Erfoud, capitale de la datte. C’est au mois d’octobre que les dattes des palmiers dattiers arrivent à maturité. C’est le moment de la récolte. Faite de façon traditionnelle par des professionnels, elle nécessite de grimper tout en haut des palmiers, pieds nus et sans sécurité et ce quelle que soit leur hauteur, un sacré exercice d’acrobatie.
En ce moment, c’est la période de la pollinisation des fleurs, seules les femelles portent des fruits. Le Maroc produit près de 130 000 tonnes de dattes par an, riches en glucose, en vitamine B et en sel minéraux, c’est l’aliment de base des oasiens. C’est aussi le fruit sacré du ramadan car lui seul rompt le jeûne.
Les campings sont nombreux très bien aménagés dans un beau cadre, douches chaudes, tente berbère pour certains, restaurant, accueil avec un thé et les campings car aussi en nombre à chaque étape.
Merzouga, Maroc
Ce matin nous prenons la direction des dunes et de Merzouga où l’on doit retrouver un collègue de Nice qui participe à nombre de rallyes dans le sable. En chemin, un arrêt très sympathique au souk de Rissani où on achète fruits et légumes. Les fraises excellentes sont à 1,40 le kilo. La palmeraie traversée ce matin est en souffrance, les palmiers meurent par manque d’eau.
Les dunes apparaissent, d’une belle couleur orange, les dromadaires complètent la carte postale.
Brahim nous accueille avec chaleur et un thé au camping « océan des dunes « où l’on retrouve Pascal et Christine. Il emmène Pierre faire un tour des dunes en buggy mais la ballade sera vite écourtée quand survient une tempête de sable, une première pour nous. En quelques minutes tout devient couleur sépia, une expérience incroyable.
Taxi du désert
Souk de Rissani
Dune en buggy sous la tempête
Avec Pascal, mon collègue et son buggy