Medellin
Voilà aujourd’hui un an que nous sommes arrivés sur le continent Américain, nous avons traversé 11 pays, parcouru 50356 km et rencontré des centaines de personnes du monde entier, voyageurs comme nous et pour la première fois hier, un couple venu de Turquie en van! Le voyage ce n’est pas que du tourisme et de belles photos ce qui nous marque le plus c’est l’histoire de tous ces pays et de leurs habitants et qui aurait cru que l’on fêterait ces 1 an à Medellin! on ne peut qu’être admiratifs de la renaissance de cette ville et de son peuple en seulement 20 ans, cela ne peut laisser indifférent. Ce qui frappe le plus quand on se promène dans les rues c’est la propreté et dans le métro également: aucun graffiti sur les sièges, aucun papier tout est comme neuf. Ceci s’explique du fait que les habitants sont reconnaissants de tout ce qui a été fait pour eux, ils en sont fiers et sont très concernés.
Medellin la deuxième plus grande ville de Colombie qui a été le théâtre du règne sanglant de Pablo Escobar est devenue une cité moderne et accueillante après avoir été l’une des villes les plus violentes au monde. Quand Escobar a été abattu dans les années 1990, la situation était désastreuse: entre 70 et 80 pour cent des commerces avaient disparu car ils étaient liés de près ou de loin au cartel.
Aujourd’hui les choses ont bien changé, la ville est partie de loin et a du se réinventer. En 2013, elle a été élue capitale mondiale de l’innovation et en 2016 elle a reçu l’équivalent du «prix Nobel» des villes.
Priorité absolue: réduire la pauvreté, les inégalités et l’exclusion. En 10 ans le taux de scolarisation est passé de 25 pour cent à 87 pour cent, la criminalité a été réduite de 95 pour cent. Les trois mairesqui se sont succédés depuis ces quelques décennies n’ont cessé d’œuvrer pour obtenir ces résultats. La rénovation urbaine a été l’autre grand facteur du développement avec la construction du métro et du métro câble qui a permis de relier les bidonvilles perchés sur les montagnes au reste de la ville.
Aujourd’hui les investisseurs étrangers affluent et le meilleur est à venir.
Free walking tour
Inscrits à la visite guidée de la ville, dans un groupe composé d’Irlandais, Anglais, Italiens, Grec, Néozélandais, Canadiens, Américains et Français, nous suivons notre guide qui nous raconte l’histoire de la ville au cours d’une balade de 4 heures.
Haut lieu du crime, devenue la place des lumières
Place des retraités, ils viennent faire du troc entre eux,on peut changer sa montre contre autre chose!
Le plus beau symbole de la vie de Medellin sont pour nous les oiseaux de bronze de Botero: l’un a été «blessé» par une bombe qui a fait de nombreuses victimes lors d’un concert. Botero a interdit au maire d’enlever l’oiseau éventré pour en faire l’oiseau symbole du passé violent et il a sculpté un autre oiseau qui se tient à coté qui est l’oiseau de la paix qui symbolise l’avenir.
Comuna 13
« La Comuna 13 se trouve sur le chemin du corridor de la drogue qui relie Medellín au golfe d’Urabá, à la frontière entre la Colombie et le Panama. C’est par là que les armes rentrent et que la cocaïne sort », raconte Juda. « Les FARC sont d’abord descendus des collines pour prendre le contôle du quartier, et les paramilitaires soutenus par le gouvernement ont essayé de leur reprendre. » Cette lutte connaît son apogée sanglante en 2002, lors de l’opération Orión menée par les forces gouvernementales et des groupes paramilitaires à la solde du narcotrafiquant Diego Murillo Bejarano, alias Don Berna.
En 2014, la sociétécolombienne Pintuco a offert des pots de peinture aux habitants du barrio pour repeindre les façades des maisons. Si on n’efface pas plus de quinze ans de violences à coups de peinture, l’initiative a permis de réhabiliter une bonne partie du quartier. « Toutes ces couleurs ont aidé à redonner vie à la Comuna 13 ». Dans le même temps, les murales, pour la plupart réalisées par des artistes locaux, se sont multipliées dans la favela.
Aujourd’hui, avec ses œuvres de street art et ses escalators construits à flanc de montagne en 2012 pour désenclaver le quartier, la Comuna 13 est devenue l’un des symboles du renouveau de Medellín, la « ville de l’éternel printemps » et de Pablo Escobar.
Nous avons terminé la journée par la visite de ce quartier, ou les enfants jouent dans la rue et les touristes affluent pour admirer les peintures.
« Les pandas représentent une espèce menacée, comme le sont les enfants dans le quartier.»
Jardin
Nous quittons la région de Medellin en traversant facilement la ville pour rejoindre Jardin, la route traverse différentes vallées pour arriver dans la célèbre «zona cafétera». La Colombie est le troisième exportateur mondial de café et le seul à cultiver l’arabica. Les conditions climatiques et l’altitude se révèlent idéales pour la culture de l’arabica, du fait des précipitations fréquentes, les caféiers sont presque toujours en fleurs, ce qui permet de procéder à 2 cueillettes par an.
Jardin est une petite ville entourée de caféiers, c’est sur la place de l’église que bat le cœur de la ville, on a l’impression que toute la ville se donne rendez-vous autour d’un café, tandis que certains font exécuter des pas de danse à leurs chevaux. Nous y boirons un excellent café Colombien, on a pensé à un jour spécial de fête, mais il n’en était rien, il se dégage une impression de bien être, de nonchalance partagée par tous.
Hacienda Guayabal
Nous ne pouvions traverser la région cafètera sans aller visiter une Hacienda productrice de café de Colombie. Le pays s’est orienté vers une production de qualité au détriment de la quantité, il est reconnu numéro 1 devant le Mexique et le Costa Rica. Le Brésil, quand à lui est premier producteur de café en quantité, son processus de production se limite à 2 étapes là où la Colombie en a 10.
Les deux principales espèces de graines de café qui existent sont l’Arabica et le Robusta . Plus des 3/4 des graines vendues dans le monde aujourd’hui sont de l’Arabica. Elles sont de qualité supérieure et poussent uniquement à des altitudes élevées, comme dans les Andes colombiennes. Elles possèdent la moitié du taux de caféine des graines Robusta, mais aussi un goût plus agréable et de meilleures propriétés aromatiques.
La cueillette, 2 fois par an, dont la principale en octobre novembre, emploie des travailleurs saisonniers; une personne récolte à la main, en moyenne 150 kg de fruits jaunes ou rouges par jour, ils gagneront 600 pesos le kg, soit environ 26 euros par jour. A la fin de la journée, la cueillette sera lavée et dépulpée, une machine enlève la peau qui est autour du fruit, le sucre qui se trouve autour du grain sera lavé. L’étape suivante permet de réduire la caféine par un bain de 24 heures dans un grand bassin d’eau. Les fruits de bonne qualité se retrouvent au fond du bassin, ils seront destinés à l’exportation, ceux qui flottent seront destinés à la consommation locale. Le grain est mis ensuite dans un four à 60°C pendant 24 heures, pour le sécher, l’hygrométrie sera alors comprise entre 9 et 12%; 9% étant pour la meilleure qualité. Les grains sont ensuite calibrés entre 12 et 18 mm, les plus gros, de 16 à 18 sont réservés pour l’exportation. Les grains sont ensuite mis en sac et vendus à la coopérative qui négocie le prix à l’exportation. La dernière étape, la torréfaction, se fera en arrivant dans le pays acheteur, car chacun a sa recette.
Notre camping dans l’Hacienda
Dégustation de café
De la graine à la plante en 7 mois
Espèce de yucca, utilisé dans la fabrication des sacs de café traditionnels
Compost des pulpes qui sera utilisé comme fertilisant dans les champs
Vallée de Cocora
Nous sommes à 2500 m d’altitude, dans une vallée très verdoyante qui a la particularité d’abriter un écosystème: le palmier à cire, il ne pousse qu’en un seul endroit au monde «la Vallée de Cocora»; il peut mesurer jusqu’à 50 m de haut et tire son nom de la cire qui recouvre son tronc; certains ont plus de 400 ans. Les indigènes s’en sont longtemps servi pour fabriquer des bougies ce qui au bout de longues années a failli provoquer l’extinction du palmier. Dans les années 80, le gouvernement s’est décidé à protéger cet arbre. Nous ferons une randonnée dans cette vallée, avant l’arrivée de la pluie et de la brume qui tombent sur la vallée tous les après-midi.
Tatacoa
Le désert de la Tatacoa est le deuxième plus grand désert de Colombie et l’un des cadres naturels les plus attrayants du pays. Ses caractéristiques : les couleurs rouges et ocresde la zone de Cuzco et les couleurs grises et blanches de los Hoyos. C’est aussi le lieu idéal pour observer les étoiles, proche de l’équateur etàl’abri de toute pollution visuelle. Des montagnes l’encadrent de tous côtés qui arrêtent l’essentiel des pluies, c’est un écosystème unique ou poussent des cactus et ou le thermomètre peut afficher ici jusqu’à 50°C.
Un passager clandestin qui est resté une bonne minute, bien que nous roulions.
San Augustin
Nous passerons nos 2 derniers jours en Colombie à San Augustin, au cœur de la grande cordillère ou on découvre la plus grande zone archéologique du pays avec ses statues de pierre, unique vestige d’une mystérieuse civilisation précolombienne disparue bien avant la venue des Espagnols.
Nous retrouvons une famille de Saint Etienne, Franck, Violaine et leurs 3 filles et le couple de Turcs rencontrés à Medellin. Ensemble nous passerons de bons moments en balade à cheval et autour d’un grand feu et des grillades en compagnie de Bastian, un jeune Allemand qui s’est joint à nous.
Nous choisissons de passer la frontière au petit poste de San Miguel, beaucoup plus calme que Ipiales, ou des centaines de réfugiés du Venezuela font la queue pour rentrer dans le pays. Nous mettrons seulement 2 heures contre 12 heures à Ipiales. Nous fermons ainsi le chapitre de la Colombie, après 2 mois de voyage dans ce pays que l’on a beaucoup aimé.
Hakan et Ayse, venus d’Istanbul avec leur Sprinter
Trois infirmières dans la tablée
San Augustin
Camille et Manon
Bastien et Hélène
Franck à la découpe
Léa et son papa
Un repas mémorable
San Augustin
Dans un paysage sauvage impressionnant se dresse le plus grand ensemble de monuments religieux et de sculptures mégalithiques d’Amérique du Sud. Divinités et animaux mythiques sont représentés avec une parfaite maîtrise dans des styles allant de l’abstraction au réalisme. Ces œuvres d’art témoignent de la créativité et de l’imagination d’une culture du nord des Andes qui connut son apogée du Ier au VIIIe siècle.