En route pour la Grèce
Nous quittons Saint Paul de Vence lundi 31 mai en partance pour la Grèce via l’Italie après avoir accompli toutes les formalités (déclaration COVID en ligne, certificat de vaccination et test antigénique). Autrefois on avait que les valises à préparer, c’était moins de tracas. Personne à la frontière de Vintimille, aucun contrôle, on est presque déçus. Nous avons 4 jours pour rallier Brindisi où nous prendrons le ferry pour Igoumenitsa le 4 juin. Après 400km la première étape se fera près de Parme dans un « agriturismo »au milieu des vignes et ce sera l’occasion de sortir les vélos pour se détendre. Mardi soir notre choix se portera sur une autre ferme à 300 m de la mer Adriatique, Villa Rosa. Chez eux nous achèterons huile d’olives, salade et autres légumes puis on fera une balade côtière le long des plages sur 20km en vélo où les plages privées s’alignent avec des milliers de parasols. Ce soir c’est au milieu des champs de blé que l’on s’est posé, dans une ferme pédagogique, dans la région des Pouilles. Nous avons acheté du vin de leur production et on nous a offert des cerises.
Après une journée sur les autoroutes, il fait bon de faire un tour à vélo
Les Sassi et le parc des églises rupestres de Matera constituent un site entré au patrimoine mondial de l’UNESCO en 1993. Situé à Matera, en Basilicate, c’est un exemple exceptionnel d’habitat troglodytique occupé depuis le paléolithique jusqu’à nos jours
Le trullo (pluriel trulli) représente une forme typique de construction rurale de la Murgia dei Trulli, plateau situé entre les villes de Bari, Brindisi et Tarente dans la région des Pouilles en Italie du Sud. Il s’agit, selon le cas, d’un habitat temporaire ou saisonnier dans les champs ou d’un habitat permanent de petits paysans et d’ouvriers agricoles. On en rencontre des témoins isolés dans la campagne mais aussi de véritables agglomérations comme à Alberobello dans la province de Bari. |
Cette dame nous a fait visiter le Trullo de sa famille, construit en 1464, elle y est née, dernière d’une fratrie de 13 enfants. |
Ostuni
En route pour Brindisi, on s’arrête dans cette jolie petite ville blanche perchée sur une colline, dominant une plaine couverte d’oliviers dont certains très nombreux sont plus que millénaires. A 17H00, c’est l’embarquement à Brindisi à bord du « Golden Bridge » dont les couches de peinture successives ont du mal à cacher la rouille et les dégradations du temps, quand à l’intérieur, c’est plutôt glauque, cependant la traversée sera calme sans un brin de vent et en plus on arrivera à l’heure.
Lefkada
Nous arrivons en Grèce après 9 heures de traversée pour assister au lever du soleil. La sortie du ferry se fera assez vite, on présentera pour la première fois nos certificats de vaccination et nous commençons ce voyage avec beaucoup de plaisir après ces nombreux mois confinés. On met le cap au sud sur Lefkada, la plus grande des iles Ioniennes, la seule accessible en voiture car reliée au continent par une étroite chaussée. Dans l’après-midi se lève un thermique qui attire tous les kiteurs des environs et je ferai ma première sortie depuis le Brésil au mois de novembre. La température est de 25 degrés, mais je prendrais ma combinaison car avec le vent et la température de l’eau, elle s’impose.
On a trouvé un lanceur de disque, on est bien en Grèce |
Lefkada-2
Journée détente avec course à pieds de 5km puis 10 km de vélo et kite l’après-midi, nous aussi, on s’est inscrit au triathlon ! Après le kite, nous reprenons la route pour un petit bon de 50 km vers le sud, où l’on découvre une magnifique plage. L’ile Lefkada est un lieu fort de la mythologie, c’est là que se trouvait le temple d’Apollon. Le paysage est très varié : montagnes, forêts de pins, plages blanches et mer turquoise, oliveraies et partout des ruches. Une route sinueuse de montagne nous emmène sur une des plus belles plages de Grèce. On a oublié que c’est dimanche et il y a beaucoup de monde .Traverser de minuscules villages n’est pas chose aisée pour se croiser. On trouve partout des vendeurs de miel à qui on achètera quelques pots. On se pose pour la nuit sur une esplanade de front de mer avec vue, en compagnie de deux autres camping-cars français.
Olympie
Tout commence en Grèce, dans le Péloponnèse, il y a 3000 ans environ. Des concours sportifs sont organisés à Olympie et sont désignés d’après le nom du site, soit les «Jeux Olympiques». Ces Jeux ont lieu tous les quatre ans. Cette période de quatre années prend le nom d’«Olympiade» et sert de système de datation: le temps ne se compte pas en années, mais en Olympiades.
Les Jeux Panhelléniques
Les Jeux organisés à Olympie sont à l’origine des Jeux Panhelléniques. Ces derniers englobent :
– les Jeux d’Olympie (Jeux Olympiques) : tous les quatre ans
– les Jeux de Delphes (Jeux Pythiques), 582 av. J.-C. : tous les quatre ans (3e année de chaque Olympiade)
– les Jeux de l’Isthme de Corinthe (Jeux Isthmiques), dès 580 av. J.-C.: tous les deux ans (2e et 4e année de chaque Olympiade)
– les Jeux de Némée (Jeux Néméens), dès 573 av. J.-C. : tous les deux ans (2e et 4e année de chaque Olympiade)
Les Jeux Panhelléniques ont la particularité de rassembler le monde grec (pan = tout, hellène = grec) à une époque où la Grèce n’est pas encore un État mais est formée de cités-états (communautés politiquement et économiquement indépendantes). De la Grèce et de ses colonies (Italie, Afrique du Nord et Asie Mineure), les gens se déplacent pour participer ou assister aux Jeux, animés par un sentiment commun: leur appartenance à une même culture et à une même religion. Les quatre Jeux Panhelléniques n’ont jamais lieu dans la même année.
La trêve sacrée À l’occasion des Jeux Panhelléniques, une trêve sacrée (Ekecheiria) est proclamée. Des messagers (spondophores) se déplacent de cité en cité pour annoncer la date des compétitions. Ils exigent l’arrêt des combats, avant, pendant et après les Jeux afin de permettre non seulement aux athlètes mais aussi aux spectateurs de se rendre sur les sites en toute sécurité, à l’aller comme au retour. Une période de paix doit régner à l’occasion de ces concours.
Hygiène et soins corporels de l’athlète Lorsqu’il arrive au gymnase ou à la palestre, l’athlète se déshabille complètement. Ainsi privé de ces vêtements, l’athlète doit protéger sa peau. Pour se préparer à l’entraînement, il s’enduit le corps d’huile d’olive et le recouvre ensuite de sable fin. L’huile et le sable servent à régulariser la température du corps, à le protéger du soleil et des coups de bâton que l’entraîneur peut lui infliger si les exercices ne sont pas faits correctement! Après l’entraînement, l’athlète prend son strigile, sorte d’instrument recourbé, et racle la sueur, l’huile et le sable de sa peau. Il termine ensuite sa toilette avec de l’eau et une éponge. À l’occasion des compétitions, l’athlète soigne sa peau de la même manière.
La sélection des participants aux Jeux Les principaux critères de participation aux Jeux sont au nombre de trois. Il faut être un homme, être d’origine grecque et être libre. Les femmes, les esclaves et les étrangers sont exclus. La plupart des athlètes sont issus de familles riches.
Premier jour Les athlètes ainsi que les juges prêtent le serment d’agir dans le respect des règles.
Deuxième jour Les compétitions hippiques se déroulent sur l’hippodrome. L’épreuve reine est la course des quadriges, chars tirés par quatre chevaux. Le pentathlon a lieu dans le stade pendant l’après-midi. Il comporte cinq épreuves : lancer du disque, saut en longueur, lancer du javelot, course et lutte.
Troisième jour Ce jour est considéré comme le point culminant des Jeux. Il est réservé au grand sacrifice : cent bœufs sont abattus en l’honneur de Zeus et d’autres divinités.
Quatrième jour Les courses à pied se déroulent dans le stade. Le pugilat: Les mains des pugilistes sont protégées par de longues lanières de cuir. C’est l’ancêtre des gants de boxe. La lutte : les lutteurs combattent debout, à mains nues. Le pancrace : sorte de lutte
Cinquième et dernier jour Les vainqueurs sont à l’honneur. On leur remet ensuite des couronnes d’olivier lors d’une cérémonie solennelle. Enfin, les vainqueurs sont conviés à un banquet avec les politiciens et les juges.
L’ile d’Ithaque, chère à Ulysse Pont au-dessus du golfe de Corinthe, en route pour Olympie
Le temple d’Héra où est allumée la flamme olympique
Stade olympique pour la course à pieds Accés au stade, Un athlète ayant terminé sa course
Prodromos
Nous quittons les 30 degrés d’Olympie pour arriver en Arcadie, région montagneuse du centre Péloponnèse sur une route très sinueuse qui tourne et retourne à plus de 1000 m dominant les gorges de Loussios. Les villages de montagne sont difficiles à traverser, il faut espérer ne croiser personne, les maisons sont en pierre regroupées autour d’une ou plusieurs églises. Ce matin, au bout d’une route en lacets très serrés, bordée de genets et après une courte marche s’offre à nos yeux un monastère unique construit dans la roche à 100 m au-dessus des gorges. La tenue est de rigueur, pantalons pour les hommes et jupe longue pour les femmes, celle-ci est fournie à l’entrée. Ici vivent 7 moines, l’un deux vient nous accueillir et nous offre de l’eau, du café et un gâteau puis nous fait visiter l’intérieur de l’église, minuscule et sombre dont les murs sont recouverts de peintures byzantines. Ce fut un moment très marquant plein de sérénité et de paix, l’impression de se sentir en harmonie avec le lieu. Nous prenons la direction de la péninsule de Mani ou « le Magne », dans le sud Péloponnèse et la journée se termine avec une balade en vélo sur 10 km de cote.
3 photos prises sur internet car les photos et vidéos sont interdites dans le monastère
Ténaro
Le territoire du Magne est jalonné de surprenantes tours carrées de pierre, les unes isolées, les autres groupées avec des allures de forteresses. Du XVII au XIX siècle, différents clans n’ont cessé de s’affronter pour s’approprier ou conserver les rares terres fertiles. Ces querelles donnaient lieu à des combats en règle, chaque clan cherchait à évincer l’autre en tuant les mâles et en détruisant la tour de la famille adverse. Le paysage est aride ponctué de quelques oliviers et figuiers, la cote est très découpée et offre une multitude de criques aux eaux turquoises. Cette région à la nature sauvage est encore préservée du tourisme de masse. Un sentier rocailleux mène après 2 km au cap Ténaro et à son phare, point le plus méridional d’Europe. Nous bivaquons devant une crique et nous régalons d’un plat de sardines et légumes grillés accompagnés de tzatziki. Derrière nous se trouvent les ruines d’une ancienne église bâtie sur les fondations du temple de Poséidon.
Monemvasia
La route se poursuit en longeant la côte. Arrivés à la cité portuaire de Gythio en Laconie, nous faisons le plein de fruits et légumes au marché, cerises à 4€, abricots et pêches à 2€ le kg. Ici, c’est le royaume des vignes et des orangers qui portent encore des milliers de fruits qui se vendent à 0,5€ le kg au marché. Caché derrière un promontoire rocheux, se trouve la jolie citadelle de Monemvasia fondée au VIème siècle par les habitants de Laconie qui fuyaient l’invasion du pays par des peuples slaves. Au fil des siècles elle sera assiégée par le Vénitiens, les Latins, les Turcs, les Italiens, les Allemands puis les Britanniques en 1949. Les rues pavées, les boutiques et les bougainvilliers rappellent Saint Paul de Vence et le café pris en terrasse face à la mer sera un moment unique.
Mystra
Mystra, la “merveille de Morée”, fut une des capitales culturelles de l’Empire byzantin. Les vestiges des églises, des monastères, des bibliothèques, des bastions et des palais de cette cité fortifiée médiévale, classée au patrimoine mondial de l’Unesco en 1989, s’étagent sur les pentes d’un contrefort du massif du Taygète, à 7 km à l’ouest de Sparte. C’est un des sites historiques majeurs du Péloponnèse. Nous y passons la matinée puis nous faisons surprendre par un gros orage qui va durer une partie de l’après-midi ; la température descendra à 14 degrés puis le soleil reprendra le dessus pour l’arrivée à Nauplie dans la baie du Golfe Argolique. Occupant un site d’exception, dans un petit port au pied de la haute forteresse de Palamède, Nauplie est une des petites villes comptant parmi les plus jolies et les plus romantiques de Grèce. Ses belles rues étroites sont bordées d’élégantes maisons vénitiennes, de demeures néoclassiques et d’intéressants musées.