Les difficultés avec le Sprinter 2016
La suspension arrière
A l’origine, le véhicule est équipé d’une suspension à 3 lames, équipées de butées en caoutchouc de 4 à 5 cm d’épaisseur, qui évitent les bruits de couinement. Mais avec les contraintes de route en terre, ces butées se déplacent ce qui affaisse l’arrière. A Las Vegas, leur remise en place nous a couté 300$ et 10 000 km après le résultat était le même. A Oaxaca, au Mexique, un spécialiste amortisseur nous propose de supprimer ces butées et de rajouter une lame spéciale sprinter. Pour limiter les couinements, ils vont coller des bandes de caoutchouc coté lame inférieure et avec de la graisse coté lame supérieure, la bande est ainsi maintenue sur un coté et graissée de l’autre. Le véhicule retrouve sa hauteur normale et ne souffrira plus des déplacements des butées. Cette opération nous coutera 160$, dans un garage ou nous avons été très bien reçus ; personne ne parlant anglais, les échanges techniques étaient difficiles pour Hélène, je terminerai par des dessins ou tout le monde se comprend en peu de temps. Je garde un bon souvenir de cette journée avec un super accueil dans le garage et une belle visite de la vieille ville. Sur Bogota, en Colombie, nous remplacerons à nouveau les bandes usées par de nouvelles, simplement pour éviter les couinements, cela n’affectant pas la hauteur du véhicule.
Adblue
Je résumerai l’adblue par le cauchemar en Amérique centrale et Amérique du sud. L’adblue équipe les véhicules Euro 6, livrés à partir de fin 2015 chez Mercedes. Son utilisation est liée à une bonne qualité du diesel, notamment à un taux de souffre inférieur à 15 ppm, en Europe et Amérique du nord, cette condition est respectée. Dans les autres pays, à partir du Mexique, le taux est essentiellement variable, entre 500ppm et 5000ppm pour le Guatemala et le Nicaragua. Arrivés au Nicaragua, le défaut « système Adblue » s’est allumé sur le tableau de bord, ce qui réduit la puissance du véhicule de ¼, rendant les dépassements difficile. Après une centaine de km, une autre information apparait au tableau de bord nous informant qu’au prochain redémarrage, la vitesse serait limitée à 20km/h ! Nous avons rejoint Léon, la plus grande ville proche de notre véhicule, appelé tous les garages pour en trouver un avec un appareil de diagnostic OBD, le dernier nous a dit connaitre un ami qui en dispose ! Cela sera l’occasion de rencontrer une personne sympathique, confirmant le défaut adblue, avec des causes possibles dont les capteurs NOX. Ils les démonteront pour les nettoyer aux ultra-sons mais rien n’y fait. Le défaut est lié à la forte teneur en soufre qui pollue la mesure en sortie d’échappement. Après plusieurs jours sur les blogs, je commande un bouchon OBD qui efface tous les défauts et nous autorise à repartir pour un tour. Selon la qualité du diesel, la conduite montagne ou plat, le défaut peut réapparaitre en une heure ou pas du tout. Nous utiliserons le bouchon en moyenne une fois par jour. La qualité du diesel reste insuffisante depuis le Guatemala jusqu’à la Bolivie incluse, hors le Costa Rica et Panama. Il faut sélectionner les stations les moins pires, ESSO – MOBIL en Colombie et surtout en Bolivie les stations YPFB. Pour le Chili et l’Argentine, plusieurs qualités sont disponibles, prendre la meilleure qualité, et les problèmes devraient disparaitre. Autre point, il est impératif de vidanger le réservoir avant de remettre un bon diesel, quelques litres à 5000ppm vont polluer un plein à 15ppm. Le bouchon acheté sur Ebay, ” MERCEDES cars & Sprinter BlueTec Adblue DEF Limited Starts count eraser by OBD2″ pour environ 250$ nous a rendu la vie beaucoup plus simple. Livré par DHL en 2 jours, après 5 heures de palabres à la douane de Managua, j’ai pu le récupérer et vérifier son bon fonctionnement avec beaucoup de soulagement lors du premier essai! Je vous conseille aussi de disposer d’une interface ODB, (Maxiecu 2 pour moi) pour surveiller les défauts et contrôler le fonctionnement du FAP qui fonctionne très bien jusqu’ici, malgré une altitude moyenne de 3000 m en Equateur. Ce serait à refaire, je modifierai l’ECU du véhicule pour déprogrammer le system Adblue, mais il faut le faire en Europe avec des équipes compétentes. Cette méthode a l’avantage de pouvoir reprogrammer l’ECU avec le fichier d’origine au retour en Europe. Pour information l’adblue s’appelle “DEF” diesel exhaust fluid, en Amérique du nord, Arla 32 en Amérique du sud. J’ai pu acheter du DEFen Amérique du nord, dans les stations essence, dans les garages Mercedes à San José et à Bogota. A vérifier, l’Arla 32 se trouverait dans les trucks stop, les camions modernes l’utilisent aussi. J’ai toujours 2 à 4 gallons d’avance, sachant que le Sprinter consomme 2 gallons entre 3000 et 4000 km selon l’altitude.
Le calculateur Adblue
Juillet 2018 Quelques jours avant d’arriver sur Buenos Aires, tous les voyants se sont allumés avec une erreur système Adblue ! Le contrôleur OBD remonte multiples erreurs sur NOX1, NOX2, CAN bus, … avec erreurs incohérentes, cette erreur c’est agrémentée d’une puissance limitée qui ne m’empêche pas de rouler. Après analyse et l’aide d’un forum Mercédès qui me procure le plan de câblage du calculateur Adblue, je trouve un fusible défectueux, une fois remplacé et les défauts resetés, tout est rentré dans l’ordre.
Les pneus
Le choix des pneus est important pour la tenue de route au-dessus de 90 km/h. J’en ai fait l’expérience en faisant monter des BFgoodrich 225 70 R16 à Seattle, le monteur n’a pas contrôler l’indice de charge des anciens pneus ; il a monté des pneus d’indice 115. Dès que j’ai pu rouler au-dessus de 80 km/h, j’ai tout de suite senti une forte anomalie dans la direction avec un jeu de 2 cm sur le volant ! Je suis retourné au garage, pour contrôler que l’indice de charge des pneus d’origine était de 121 ! Nous avons remonté des pneus en indice de charge 121 (qui n’existe pas en BFgoodrich, pour cette taille), et plus aucun problème même à 120KM/H. Pour information, un pneu indice 115, a une limite de charge de 1215 kg et un pneu en indice 121 a une limite de 1450 kg. Mon camping-car est homologué pour 4050 kg, avec une charge réelle proche de 4000kg, je conseillerais à tous les camping-cars, bien chargé, et proche de ce poids, de sélectionner des pneus en indice de charge 121, sauf si vous avez un essieu avec 4 roues jumelées. Un accessoire bien utile, le capteur de pression intégré dans la roue, qui vous donne en permanance la pression des pneus, utile dès que la pression diminue, ou quand vous changer de pneu et que le mécano met la pression des pneus arrière sur les avants!
La maintenance du véhicule
Aujourd’hui, les véhicules modernes, en Europe, c’est-à-dire avec du diesel de qualité (bas niveau de souffre : 15ppm max) ont des maintenances tous les 40 000km. En Amérique Centrale et du sud, l’huile se détériore plus vite à cause du souffre, il nous est recommandé de vidanger tous les 8000 km. Pensez à prendre vos accessoires de vidanges, hors l’huile qui se trouve partout. Filtre à eau sur le diesel, j’ai rajouté un filtre qui piège l’eau du diesel, penser à le change aussi, il est vraiment sale après 8000 km.
FAP et la Bolivie
Je dispose d’un outil de contrôle OBD, MAXIECU2, qui me permet de contrôler les défauts, beaucoup de paramètres sur le véhicule et notamment, le taux de charge en suie du FAP, Filtre à Particules, le poids de suie dans le FAP et le kilométrage à la dernière régénération du FAP. Le fonctionnement de la régénération se fait très bien, jusqu’à une altitude de 2400m environ, mais au-dessus, le système ne se régénère plus, ni en automatique ou sur demande faite avec l’interface OBD. La Bolivie va nous amener son lot de misère; au-dessus de 2400m, la régénération ne se fait plus, je vais devoir contrôler le poids de suie et le taux de charge du filtre. Pour faire simple, le poids de suie, reste moyen à faible, si je roule au-dessus de 90 km/h en quatrième, environ 2800 tours ( j’ai 5 vitesses en boite auto). Par contre le taux de charge du filtre à particule, lui monte en permanence selon le type de conduite. A 90 KM/H (vitesse facile à tenir sur l’altiplano), le taux de charge monte de 8,5% pour 100 km. Par contre, en ville ou sur route non pavée, la vitesse étant très lente, le taux de charge peut monter entre 50% et 80% pour 100KM ! J’ai constaté que le moteur me donnait un défaut FAP, au-dessus de 100 % de taux de charge, et j’ai pu rouler une fois avec 160% de taux de charge avant de régénérer le FAP. J’ai pu faire des incursions en Bolivie, en démarrant après une régénération, en roulant à 90km/h si possible avec un parcours de 1400km avant de redescendre en dessous de 2400m pour régénérer le pot. J’ai pu faire Cusco au Pérou, La Paz et le parc Samaja en Bolivie puis le Chili pour redescendre en altitude ; AR San Pedro d’Atacama – le Salar de Uyuni et San Pedro – Laguna Verde – Argentine. Je conseillerais de prendre de la soude caustique pour nettoyer le pot si celui-ci venait à se boucher. Toutes ces contraintes sont très pénibles, car l’on ne peut pas circuler librement au-dessus de 3000m sans contrôler tous ces paramètres ou risquer la panne. Si c’était à refaire, je supprimerais le FAP avant de partir. A noter qu’en Bolivie, la qualité de l’essence est déplorable, très haut niveau de souffre et présence d’eau. J’ai pu éviter ces problèmes disposant d’une autonomie de plus de 1350 km avec mon véhicule et en prenant le diesel au Pérou, diesel S50 (moins de 50ppm de souffre), au Chili, très bonne qualité et en Argentine en S10, moins de 10ppm de souffre. J’ai croisé plusieurs personnes avec le FAP bouché, le réservoir à purger, les injecteurs à changer, sans compter plusieurs jours d’immobilisation et entre 600 et 1000 euros de dépannage !
Suppression FAP et Adblue
Aout 2018, nous laissons notre camping-car en gardiennage pour un mois au camping Andean Road à une heure de Buenos Aires. Dans le camp, un atelier fait la maintenance de camping-car Mercedes en location et notamment peut reprogrammer le moteur pour enlever Adblue et le filtre à particule. Nous prenons la décision d’engager les modifications et reprogrammant le moteur et en remplaçant le filtre à particules par un simple tuyau. A ce jour, après 40 000 km, la traversée de la Bolivie et du Pérou, plus aucun soucis moteur, pas une alarme ! Que du bonheur. J’ai croisé de nombreux Sprinter au Pérou, à des altitudes de plus de 3000m, j’ai regardé la ligne d’échappement un Sprinter local, il y a un pot d’échappement des plus simples sans filtres à particules, c’est ce qui explique que nous en voyant autant au Pérou !
Le cardan
La montée du volcan Cotopaxi aura été fatale à notre cardan avant droit, à 4600m, dans le dernier virage, les 2 roues motrices redescendaient en marche arrière ne pouvant monter, j’ai pris un peu d’élan, mais le chemin de terre ayant de très gros trous, les conditions se trouvaient extrêmes en amplitude et puissance, le cardan a lâché. Nous avons pu rentrer en 2 roues motrices, sur Quito, la capitale, le remplacement par une pièce neuve n’était possible qu’en la commandant en Allemagne, pour un montant de 2300$. Heureusement, le coté abimé, coté boite se trouve être un part standard chez Mercedes, nous avons pu le récupérer sur une pièce en stock et remplacer le part abimé en le faisant assembler par un sous-traitant local, car il faut disposer d’une machine spécifique ; cout total moins de 700 euros.
Les jantes !
Aujourd’hui à Lima, nous allons changer notre troisième jante qui comme les autres se met à fuir. Difficile à réparer, mieux vaut les changer. Seul la balade sur le salar d’Uyuni pourrait expliquer ce défaut, mais aussi peut être les routes très abimées, les chocs soutenus, et le poids sur l’essieu arrière qui doit être proche de 1.3 tonne par jante. (véhicule 4 050 kg sur roue simple)
Pompe à eau
Sur notre Hymer, c’est une pompe immergée, qui a pris l’habitude de se décrocher de son support et que j’ai appris à raccrocher, sans trop serrer pour ne pas casser le support. Elle aura tenu un an et un beau matin, plus rien et pas facile au Pérou de la remplacer. Il existe un marché du nautisme qui fait des pompes 12 volts, mais trop puissante pour le camping-car, le Truma 6 ne supportant pas plus de 2,5 bar. J’ai installé en provisoire, une pompe diesel de 12 volts qui nous donne un petit filet d’eau et que je changerai à notre prochain déplacement en France.
Pare-brise
A trois reprises durant notre voyage, la plus part du temps en sortie de virage, un camion nous envoie un caillou qui atterrit sur notre parebrise. Il sera fêlé sur plus d’un mètre en bas et pareil en haut, mais heureusement, rien dans la zone de visibilité. Un gendarme en Colombie a voulu nous dresser une amande, mais nous lui avons dit que nous avions pris rendez-vous avec le garage Mercedes de la prochaine grande ville. Nous avons pu échapper au remplacement en Amérique et l’avons fait en Europe.
Batterie Lithium B160
Cette batterie est excellente pour ce type de trajet, quand il faut fournir beaucoup de puissance pour la machine à café et surtout le climatiseur de 900w. Mais tout a une fin et 4 ans après son achat, un élément est tombé en panne et ne pouvais pas être remplacé par le fabricant, donc poubelle ! Où recyclage.
Pour son remplacement, contenu de son prix, je l’ai remplacé par une batterie Batterie Varta B90 190Ah, au prix de 190 euros, bien suffisante en Europe. Elle n’est pas aussi puissante et surtout sa tension baisse vite contrairement à la B160.
Les plaisirs avec le Sprinter 2016
Après 16 mois de route, de l’Amérique du nord, à l’Amérique du centre et une grande partie de l’Amérique du sud, avec 75 000 km parcourus sur tout type de route, si c’était à refaire, nous reprendrions un 4×4 sur base Sprinter, avec la boite automatique qui est vraiment un régal de conduite. Nous avons fait des routes de sable, de boue, traversé des prairies d’herbe humide ou nos collègues s’embourbaient, nous ne nous sommes jamais planté, la gestion des 4 roues motrices est vraiment extraordinaire. Seul le porte à faux arrière qui est important devrait être réduit, car la réserve d’eau grise frotte de temps en temps. A noter notre très bonne garde au sol, qui facilite bien le passage dans les ornières. Ce véhicule est un bon compromis dans la famille des 4 roues motrices, il apporte un bon confort, une bonne motricité, une consommation bien maitrisée (11,5l tout confondu), sa maintenance est facile grâce à un réseau Mercedes présent dans tous les pays. Coté électrique, la batterie B160, avec 2KVA d’autonomie est parfaite, elle est rechargée avec les panneaux solaires quand il fait soleil et que nous ne roulons pas. Elle alimente sans problème une machine à café Nespresso, le climatiseur pendant plus de 2 heures en réservant 50% de puissance. Ce dernier n’est pas un luxe, en effet, dans les pays chaud, Mexique, Amérique centrale, …, quand il fait plus de 30°C le soir, la clim s’avère vraiment nécessaire ; dans ces zones où il fait chaud et humide, nous avons trouvé en générale une connexion électrique pour alimenter le climatiseur toute la nuit. Il descend la température, mais surtout réduit l’humidité ce qui change complètement le bien être dans le camping car. En nominal, le matin, avant recharge de la batterie B160, son niveaux de charge est toujours supérieur à 60% (hors utilisation de la clim). Le Gaz est surement le casse-tête récurent quand il faut remplir les bouteilles. Nous avons 2 bouteilles et une bouteille GPL fixe. Si c’était à refaire, j’essayerais de tout mettre sur le diesel pour supprimer le gaz. Il faut reconnaitre que le gaz apporte beaucoup de confort dans des conditions extrêmes de température et d’altitude et a toujours bien fonctionné. Pour l’eau, il n’est pas utile pour 2 personnes d’avoir plus de 120 litres, pour le poids et car nous en trouvons partout. J’ai toujours mis un bouchon d’eau de javel avec chaque plein, nous n’avons jamais eu de soucis particulier, mais nous ne buvions pas de cette eau.