Sinop, Turquie
On a voulu voir si la mer Noire était noire, mais elle est bleue, par contre les plages sont noires de saletés. Pourquoi s’appelle-t-elle mer Noire ? Sous l’Empire ottoman, les Turcs désignaient les points cardinaux par des couleurs, la mer Noire étant située au nord de la Turquie, c’est ce qui expliquerait que les Turcs l’appellent “mer Noire” – le nord étant désigné par “Kara”, qui signifie noir.
Avant d’y arriver, nous traversons une région spécialisée dans la culture de l’ail et il y en a partout. On s’installe sur la pelouse d’un très beau camping et nous y resterons 2 jours. Hier soir, en cherchant un endroit pour manger, nous rencontrons une équipe qui travaille sur la construction d’une piste cyclable, un des leurs parle anglais et nous demande ce que nous cherchons, et c’est ainsi que l’on se retrouve invité spontanément et à la bonne franquette à partager un ragout de mouton qui était encore vivant le matin et à boire du Raki et manger un délicieux fromage, un grand moment de convivialité inattendu.
Ce matin, nous partons en vélo sur une route de campagne qui nous mène sur le cap İnceburun, qui se trouve être la partie la plus au nord de la Turquie, il parait que l’on aperçoit les lumières de la côte Ukrainienne la nuit, par temps clair. A 200 km plus au nord se trouve Sébastopol. Le vent se fait attendre et ne souffle que timidement pour une petite et première sortie de kite en mer Noire.
Amasya, Turquie
De la mer noire à Amasya, la campagne est très cultivée, il y a plus de tracteurs sur les routes que de camions, c’est le temps des labours, chacun s’affaire dans son champ et même dans des rizières. Nous faisons halte à Amasya ou des tombes appartenant aux rois Pontus, qui régnaient sur Amasya, la capitale de la période hellénistique, ont été construites dans des roches calcaires. Les routes et les escaliers réalisés en taillant les rochers sont utilisés pour atteindre les tombes. Dans les études archéologiques, il a été déterminé qu’il y avait 21 tombes, plusieurs tombes ont survécu jusqu’à nos jours.
Ici la population a changé de tenue vestimentaire, finis les visages et les silhouettes cachés d’amples voiles noirs, à peine quelques foulards. Ici les filles s’habillent en jeans, en short, fument, se maquillent, travaillent et montrent une nouvelle facette de la Turquie moderne.
Ville de Boyabat
Des rizières
Pause pique nique au bord d’une rivière – -Tombe royale
Amasya vue depuis les tombes
Dans le samovar, de la braise chauffe l’eau et le thé dans la bouilloire
Un cuistot sympa a tenu à faire la photo devant son four
Délicieuse soupe au yaourt et à la menthe – Feuilles de vigne farcies et yaourt
Boğazkale, Turquie
Hattusas : la capitale hittite Boğazkale abrite à la sortie du village l’extraordinaire ancienne capitale des Hittites, la belle cité de Hattuşa, inscrite au Patrimoine Mondial de l’Unesco depuis 1986.
Cette civilisation, peu connue du grand public, fusion d’indigènes et de populations ayant adopté le langage indo-européen, a vu le jour au IIème millénaire av. J.-C. et tient son nom de Hatti, son royaume installé autour de sa capitale.
Les premières traces historiques des Hittites ont été attestées la première fois dans les “Tablettes de Cappadoce”, archives de marchands assyriens venus s’installer en Anatolie Centrale à la fin du XXème siècle av. J.-C.
Plus de 30 000 tablettes ont été exhumées à Hattuşa, permettant ainsi de découvrir la législation en vigueur mise en place par les rois, leurs noms, les guerres qui ont eu lieu.
Les éminents spécialistes qui se sont penchés sur les Hittites ont ainsi pu découvrir à quel point ce peuple était intelligent et s’est nourri de la culture des différentes civilisations croisées sur son chemin. Bâtisseurs particulièrement doués et auteurs de systèmes de défense très efficaces, ils n’avaient guère peur de s’installer dans des coins au relief accidenté tel qu’à Hattuşa.
S’étendant sur 2,5 km, Hattuşa possédait pas moins de 6 km de remparts érigés sur un relief difficile et dont une partie a traversé le temps jusqu’à ce jour.
Leurs plus grands ennemis furent les Egyptiens dont notamment Ramsès II. Le mystère demeure sur la disparition de l’empire Hittite vers 1200 avant JC.
Vestiges du grand temple, site de Hattuşa
Le site de Hattuşa est doté de six portes dont trois restent visibles. De magnifiques sculptures de félins ont été réalisées sur les chambranles extérieurs de la première, celle des Lions.
“la grande forteresse”. C’est là que vivait le roi qui y a aussi fait installer ses archives… là même où ont été découvertes les plus de 30 000 tablettes
Pour raconter sa vie, Şupiluliuma II, dernier roi hittite de Hattuşa, a fait construire cette chambre aux pans de murs couverts de hiéroglyphes.
Şupiluliuma II tenant son arc
représentation de douze dieux armés de cimeterres – sabres orientaux dont la lame s’élargit à l’extrémité
Reconstitution des remparts sur 60m tels qu’ils étaient à l’origine – – Femmes qui ramassent des herbes semble t-il pour la cuisine (on n’a pas compris l’explication)
La Cappadoce
Avanos
La Cappadoce au centre de l’Anatolie Centrale est une terre de passage entre l’Europe et L’Asie qui s’est enrichie de toutes les civilisations. A 1100m d’altitude, cet immense plateau est constitué d’un terrain volcanique très tendre : le tuf, agglomérat de cendres et de boues rejetées par les volcans des alentours. Ici se côtoient cheminées de fée, aiguilles, cités souterraines, habitations troglodytes, églises et monastères.
Ce midi, nous arrivons à Avanos capitale de la poterie, première étape dans la Cappadoce. Nous visiterons une ville souterraine découverte en 1972 par le Muezzin du village qui en arrosant son jardin trouvait que la terre absorbait trop vite l’eau. Il décida de creuser et c’est ainsi que l’on découvrit toute une ville. Cette ville fut habitée par les premiers Chrétiens victimes des persécutions. Elle pouvait contenir plusieurs milliers de personnes.
Les habitants pouvaient grimper par cette cheminée grace aux trous creusés dans le tuf
L’entrée de la cité pouvait être condamnée en roulant cette énorme pierre
Goreme, Turquie
Nous passons la journée à Çavuşin, point de départ pour la visite des cheminées de fée et d’une superbe randonnée l’après-midi sur les vallées rouges et roses. Ce soir, nous passons la nuit en position sur les hauteurs pour être aux premières loges pour le passage des montgolfières demain à l’aube en espérant que les conditions météo soient bonnes. Le Muezzin ne devrait pas nous réveiller car nous sommes en pleine nature.
Au milieu des formations rocheuses se trouvent des jardins privés plantés de vignes et d’abricotiers et parfois même on y voit une habitation troglodyte encore habitée. Les pieds de vignes poussent à même le sol comme les fraisiers et produisent un excellent vin de Cappadoce. Actuellement, la température est très agréable oscillant entre 18 et 24 degrés.
Avec 2 euros, nous avons acheté 5 litres d’eau, un paquet de menthol, 6 œufs et 2 yaourts typiques : l’Ayran. C’est une boisson rafraîchissante à base de yaourt, d’eau et de sel. La première gorgée est un peu surprenante mais il se laisse boire.
Exemple d’une maison habitée dans la roche, devant un verger de vignes et d’abricotiers
Village de Çavuşin, la falaise creusée d’habitations fut abandonnée vers 1960 à cause de l’érosion
Une pause incroyable au milieu de la randonnée ou l’on boit un jus d’orange et de grenade servi par un vieux monsieur devant sa maison troglodyte, un grand moment
Eglise Byzantine « aux raisins » construite au IX siècle, sur le plafond sont encore visibles des peintures en cours de restauration
Accès périlleux par une échelle
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Goreme, Turquie
Pas de ballons ce matin, le temps est couvert avec un peu de vent, mais on nous assure que pour demain, 150 ballons vont décoller à 5H00 du matin puis redécoller une heure après.
Aujourd’hui, randonnée de 10km dans la vallée blanche, surnommée la vallée de l’amour qui nous mène jusqu’au petit village de Uçhisar. A l’arrivée dans ce village, on nous interpelle en français et nous voilà invités à boire un thé offert par un Turc qui a grandi en France. Ce village se distingue de loin avec son piton de tuf dont les parois sont criblées de centaines de cavités. Les occupants creusaient la roche pour en faire des habitations, des églises ou des entrepots. La roche volcanique formait un excellent isolant thermique contre le froid des hivers et la chaleur des étés. Lorsque les familles s’agrandissaient, on creusait de nouvelles pièces.
Pause pique-nique
Des parcelles cutivées
Pause jus d’orange et thé – – Le Guveç est une sorte de ragout avec des morceaux de mouton, de boeuf ou de poulet qui mijote dans un pot de terre cuite fermé hermétiquement et cuit sur la braise
Les ballons dans la Cappadoce, Turquie
Ce matin le réveil sonne à 4H15, le parking est déjà encombré par les pilotes de montgolfières qui s’activent pour les gonfler. Nous avons bien choisi notre parking entre 2 groupes de ballons, nous sommes aux premières loges et c’est très impressionnant de par la taille, la proximité, le bruit des souffleurs et le nombre de ballons, environ 150.
Après le décollage, nous suivons les voitures avec leurs attelages qui prennent la direction du terrain d’atterrissage au-dessus de la vallée Blanche. Certains pilotes chevronnés posent leur ballon directement sur la remorque ce qui est une prouesse technique.
Ce spectacle dont nous avions rêvé a tenu toutes ses promesses.
5H30 les ballons sont gonflés avec 2 gros ventilateurs, puis finalement avec la puissante flamme du bruleur
Volcan Erciyes qui culmine à 3917m
Village d’Uchisar
Les pigeonniers au départ de la randonnée du même nom sur une distance de 8.5km
Caravanserail de Sarihan, une construction du XI siècle, sur la route de la soie, pour accueillir les caravanes et les marchands avec leurs chameaux
Selime, Turquie
Pour notre dernière journée à Goreme, nous avons dormi sur le plateau où les montgolfières atterrissent. Vers 5H15, les premiers ballons arrivent, mais les conditions de vent les ont dispersés et le ciel est plus nuageux qu’hier.
Nous faisons 80km pour aller faire une randonnée dans la vallée d’Ihlara. La vallée d’Ihlara a été formée par un tremblement de terre et des éruptions volcaniques. Elle a été utilisée comme refuge et lieu d’habitation pour se protéger durant les périodes de guerre. En particulier durant le 4ème siècle, sous l’empire byzantin, les Chrétiens ont utilisé le canyon comme centre religieux, en construisant de nombreuses églises, chapelles et monastères. On estime qu’environ 80 000 personnes ont vécu dans la vallée d’Ihlara. Ils occupaient plus de 4000 habitations taillées dans le tuf. La promenade est très agréable au milieu d’une végétation luxuriante, en contraste avec le paysage désertique des environs. La journée se termine par la visite d’un incroyable ensemble monastique situé dans le village de Selime comprenant une chapelle, une église, un monastère et une cathédrale, l’ensemble a été creusé dans la montagne.
Un lac dans un cratère
Le mont Asan, volcan éteint qui culmine à 3 268m
Eglise du IX siècle
Il reste encore quelques fresques visibles, mais malheureusement souvent taguées
Sur le chemin, une petite mosquée
Un endroit sympa pour une pause – – Selime