Meke Gölü, Turquie
Nous quittons la Cappadoce, en route pour la ville de Konya en faisant un stop à Meke Gölü (Lac Meke) malheureusement, le lac est asséché. L’après-midi nous décidons de rester sur ce site et de faire une randonnée sur le cratère du volcan.
Maisons anciennes construites avec de l’argile de la paille et du sable, elles nous font penser au style adobe vus aux USA
Depuis le sommet du cratère
Konya, Anatolie
Au centre des steppes de l’Anatolie, à 1000m d’altitude, Konya est une ville sainte et conservatrice vers laquelle convergent de nombreux pèlerins. C’est la capitale des Derviches tourneurs fondée par Nevlana, poète mystique qui va créer la secte des Derviches au XIII siècle. Il disait : plusieurs chemins mènent à Dieu, j’ai choisi celui de la danse et de la musique.
Les Derviches tourneurs sont des religieux musulmans, leur nom a pour origine le mot Persan Darwich qui signifie pauvre. Leur cérémonie est d’une grande poésie, ils utilisent la danse pour communier avec le divin (Cette danse s’appelle : « La sema ») elle s’effectue avec la paume d’une main tournée vers le haut pour recevoir la parole de Dieu et l’autre vers le bas pour la transmettre aux croyants. La tête est penchée vers l’épaule droite ce qui maintient la circulation du sang centrifugée dans la partie supérieure du cerveau. Ces tournoiements qui vont en s’accélérant, au rythme des tambours, de la flute et des chants induisent un état de transe chez les danseurs.
En arrivant en ville vers midi, les rues et le marché étaient désertés, la majorité des hommes priaient sur des tapis dans et autour des mosquées pour la prière du vendredi. La ville a semblé se réveiller et s’animer à la fin de la prière.
Ces dames nous ont offert des petits beignets et expliqué q’u’il y avait une distribution devant la mosquée
marchand de charbon
Nous avons acheté une part de ce fromage
Etal de fromages régionaux
Yaourt (une base de la cuisine Turque) et feuilles de vigne
Les fruits sont presque tous à 1,20 euros (21 tl = 1 euro)
La prière du vendredi – – Le tirit, du mouton grillé sur du pain trempé dans une sauce à la tomate et au yaourt avec des herbes aromatiques
La rue des menuisiers
Mosquée d’Alaadin – – les “moupes”
Autour de la cour, 17 cellules occupées naguère par les Derviches
Somptueux mausolée de Mevlana fondateur des Derviches
Coran de XIII siècle
Fromage très proche du roquefort en gout
Salle ronde où a lieu la cérémonie Sema
Konya, Anatolie
Garçon de moins de 10 ans, livreurs de thé
Mosquée de Selimiye, entrée latérale réservée aux femmes, les hommes rentrent par la grande porte
Piscine d’eau des Hittites
Alanya, Turquie
De Konya à la côte méditerranéenne, sur moins de 100km, les paysages alternent, de la steppe aux terres agricoles très fertiles, puis les belles forêts de pins avec de nombreuses fontaines d’eau et en dernier une descente rapide sur la côte où le contraste est saisissant. Des hôtels dignes de Las Vegas, des plages privées, beaucoup de monde en ce jour d’élection présidentielle.
Le décor assez kitch de la ville d’Alanya ne nous emballe pas et l’on ne trouve rien pour passer la nuit, on ira 30 km plus loin dans un camping en bordure de plage. La température est de 28°C, on a vite fait d’enlever nos affaires d’hiver, la végétation aussi a changé : plantations d’oliviers, d’agrumes, de bananes, de mangues, de grenades. Les lauriers roses, les hibiscus et les bougainvilliers sont en fleur.
Un sommet enneigé
Visite des sites d’Aspendos et Pergé, Turquie
La journée sera consacrée aux visites de sites Gréco Romains en commençant par le théâtre dAspendos. Le théâtre est parvenu jusqu’à nous dans un état de conservation remarquable, il est considéré comme le mieux conservé d’Asie Mineure en particulier grâce à une restauration réalisée au XIIIème siècle par les Seldjoukides qui en transformèrent une partie en palais. Une inscription en grec et latin sur la façade de la scène indique que la construction du théâtre date du règne de l’empereur romain Marc Aurèle (161 -180 après JC) et qu’elle a été réalisée par l’architecte Zénon, natif d’Aspendos. Le théâtre est dédié aux Dieux du pays et à la famille Impériale.
Cinq portes, la centrale étant la plus grande, s’ouvrent dans la façade et permettaient la circulation des acteurs. La cavea (les gradins) comprend 41 rangées de sièges séparées à mi-hauteur par un promenoir.
La zone inférieure est divisée en 10 sections alors que celle du haut en 21, l’ensemble étant desservi par des escaliers. Le théâtre d’Aspendos offrait ainsi une capacité d’accueil de 15 000 places. Les premiers rangs étaient réservés aux gens les plus importants de la ville. L’ensemble des gradins, le sol de l’orchestra ainsi que les portes sont faits de calcaire.
L’acoustique du théâtre est remarquable, vous pouvez par exemple faire tomber une pièce de monnaie sur une pierre au centre de l’orchestra, vous entendrez le tintement jusqu’en haut du théâtre !
Orangers – – fruits de la passion
Aqueduc romain près d`Aspendos qui alimentait la ville d’Antalya
Les grecs de l’antiquité font remonter la fondation de la ville de Pergé à la fin de la guerre de Troie, en 1275 avant JC, mais son histoire semble bien plus ancienne (1986 avant JC) d’après une tablette Hittite.
L’installation des grecs à cet emplacement se justifie par la fertilité de la plaine, la présence d’une hauteur pour se défendre et la présence d’une rivière, navigable jusqu’à la mer. Sa situation, à l’intérieur des terres avait aussi pour avantage d’être hors de portée des attaques pirates, fréquentes à cette époque.
En 133 avant JC, le royaume devient propriété de Rome. La ville prospère dans l’empire romain et devient un centre urbain très important. L’essentiel des ruines aujourd’hui visibles datent de cette époque.
A partir du VIIème siècle la ville est progressivement abandonnée probablement en raison des incursions arabes.
les 2 tours rondes monumentales de couleur rouge ocre qui encadraient l’entrée de la ville à la période hellénistique. Ces belles tours en pierre de taille sont devenues le symbole de la ville de Pergé !
les thermes, comprenant les salles habituelles que sont le frigidarium avec une piscine d’eau froide, le tepidarium à l’eau tiède et le caldarium à l’eau chaude.
la voie à portiques, axe principal de la ville orienté Nord/Sud qui correspondait au cardo, typique de l’organisation des villes romaines. Cette rue de 300 mètres de long et 20 mètres de large était bordée d’une colonnade sous laquelle on trouvait des boutiques. Au centre, un canal de 2 mètres de large faisait ruisseler de l’eau avec un effet de cascade obtenu par des barrières disposées tout du long.
Le théâtre Pergé, construit au IIème siècle après JC dans le style gréco-romain, il pouvait accueillir 15 000 personnes. Impressionnant et bien conservé, il était richement décoré avec en particulier le mur de scène décoré de la vie de Dionysos, le dieu du vin, auquel étaient dédiés les jeux théâtraux.
le stade bien conservé, daté du IIème siècle après JC avait une capacité d’accueil de 12 000 personnes réparties sur 12 rangées de gradins en U. Les gradins reposent sur des structures voûtées qui abritaient les passages vers le stade ainsi que des boutiques.
Pour finir la journée, petite balade rafraichissante le long d’un cours d’eau
Antalya, Turquie
La ville d’Antalya est située sur la côte Sud (la riviera turque) dont elle est la principale ville avec une population de 2,2 M d’habitants. Elle est située aux pieds des monts Bey Daglan qui conservent leur neige jusqu’au milieu de l’été. Son port a toujours possédé une position stratégique sur la mer méditerranée.
Après avoir laissé le camping-car en périphérie de ville et pris un bus, nous découvrons la vieille ville entièrement piétonne ce qui lui donne un charme supplémentaire. Il existe de nombreux vestiges des anciens remparts Romains dont la magnifique porte d’Hadrien qui fut empereur de 117 à 138. D’agréables jardins dominent le port et la mer d’où l’on a une vue magnifique sur la chaine de montagnes et sur le golfe.
ET encore une fois, on se régalera dans une petite cantine familiale comme on les aime. Ce soir nous dormons à 1442 m d’altitude chez l’habitant ou nous avons été chaleureusement reçus dans un petit village de 200 habitants au milieu des poules et des coqs. Le propriétaire nous offre la dégustation du vin qu’il produit et nous fait visiter son potager et sa maison. Il a vécu quelques mois en France et parle un peu notre langue. Après la chaleur d’Antalya, on apprécie cette pause à la campagne avec des personnes formidables.
La porte d’Hadrien
Notre repas de midi
Chez Can
Ici, pas de cloture, la basse cour se promène
Patara, côte Lycienne
Ce matin nous avons le petit déjeuner offert par la maitresse de maison avec en plus des œufs et des noix. Nous faisons quelques km pour rejoindre la côte Lycienne bordée par la méditerranée où le vent s’est établi pour 3 jours et j’en profite pour faire une sortie de kite à l’embouchure d’une rivière sur la plage de Patara.
Petites cantines le long de la route, elles nous rappellent l’Amérique centrale
Voiture enlisée dans le sable
Kalkan, côte Lycienne
Grecs Lyciens et Romains ont peuplé ces riches terres tantôt sur les hauteurs et tantôt sur les rivages. Les Lyciens étaient un peuple de navigateurs qui s’installa dès 1400 avant JC dans cette région montagneuse avec des possibles origines en Crète. Les romains ont annexé cette région à leur empire environ 2 siècles avant JC puis ce fut leur déclin à partir du VII siècle, les sites archéologiques y foisonnent, témoins d’un riche passé.
La culture de tomates est très importante, elle est pratiquée sous serres dans toute la plaine.
Aujourd’hui, le vent est un peu tombé mais la mer est très grosse, aussi décidons nous d’aller visiter la ville de Kalkan et les ruines du parc national de Patara.
Kalkan est un petit port étonnant investi par les Britanniques, tout est à l’heure anglaise, breakfast, lunch, agences immobilières avec les prix en livres sterling, …, mais les rues de la vieille ville sont très agréables à parcourir avec une ambiance aux couleurs grecques.
Patara fut le port Lycien le plus important, ce village tranquille peut s’enorgueillir de posséder la plus belle plage de Turquie avec du sable sur 12km et aucun déchet car elle appartient à un parc national qui abrite le site archéologique. La plage est interdite de 20H à 8H, en effet, à partir de mai, c’est la période de ponte des tortues marines.
Plage de Patara
Théatre antique de Patara construit entre le second et le premier siècle avant JC
C’était l’assemblée de la capitale de la Ligue lycienne. Il a été construit au début du 1er siècle avant JC et abritait environ 1400 personnes.
Rue principale bordée de commerces qui menait au port
Demre, L Lycie
La journée démarre avec une séance de kite qui sera très animée avec de belles vagues.
Puis sur 80 km, nous prenons la très belle route côtière de Patara à Demre, le paysage offre des vues magnifiques sur des eaux turquoises et quelques iles.
Nous visitons la cité Lycienne de Myre à Demre, qui existe depuis le Ve siècle av. J.-C. A l’époque romaine. Au début de notre ère, Myre était la métropole de la Lycie et devait en grande partie sa prospérité au commerce du murex et de la pourpre qui en était extraite.
L’un de ses évêques du début du IVe siècle, saint Nicolas de Myre est un des saints les plus populaires de toute la chrétienté, il contribue à faire connaître le nom de Myre dans des pays très éloignés de l’Anatolie.
Au début du règne d’Alexis Ier Comnène (1081 – 1118), Myre fut reprise par d’autres envahisseurs, les Seldjoukides. Dans la confusion, des marins de Bari emportèrent les reliques de Saint Nicolas, qui arrivèrent à Bari le 9 mai 1087. C’est vers cette ville que se rendirent désormais les pèlerins.
A côté de ce murier se trouve une fontaine où nous avons fait le plein d’eau. Une famille s’arrête pour faire gouter leurs enfants et nous propose de partager ce gouter…
Les tombes rocheuses sont datées du 4ème siècle avant JC. 23 des tombes sont inscrites, 13 d’entre elles sont lyciennes et 10 sont grecques anciennes.
Le théâtre à l’origine grec de Myra a probablement été construit au 1er siècle avant JC. Il s’appuie sur un versant montagneux escarpé. Il a été reconstruit après le tremblement de terre dévastateur de 141 après JC.
Saint-Nicolas était évêque dans l’ancienne ville de Myre sous le règne de Constantin Ier (306-337). Au Moyen Âge, les pèlerins qui voulaient trouver la guérison en visitant les saintes reliques du saint atteignaient Myre en empruntant les routes terrestres et maritimes.
Pendant les croisades en 1087, les marins italiens visitant Myra transportèrent les saintes reliques du saint à Bari.
L’église date du V siècle, rénovée par Nicolas Premier de Russie en 1858. Nous avons remarqué la présence de nombreux touristes Russes.
Eglise Saint Nicolas
Sarcophage (vide)de Saint Nicolas
Eglise Saint Nicolas
Anecdotes :
-En vieux français, les Ottomans s’appelaient les Turquois, le mot se fit adjectif pour qualifier cette teinte si appropriée aux eaux turques.
-Nicolas devenu évêque de la région utilisait sa fortune pour aider les plus pauvres. On raconte que dans son village, un vieil homme n’avait pas de dot à donner à ses 3 filles, le bon évêque fit alors tomber dans la cheminée du vieil homme, 3 bourses pleines de pièces d’or, un soir de décembre. C’est ainsi que naquit la légende du père Noel quelque part en Turquie…
Kaleuçagiz, Turquie
Nous posons le camping-car à Uçagiz, petit village calme et pittoresque en face de l’ile de Kekova. Depuis ce village, après un thé face à la mer turquoise, nous partons à pieds découvrir la presqu’ile de Kalekoy.
Sur la route, au milieu des genêts, se trouvent plusieurs tombeaux Lyciens ; tous ont été ouverts et profanés.
A Kalekoy, ni route ni voiture ni construction moderne, dans ce village accroché aux rochers et surplombé par une citadelle Byzantine. Les ruelles pavées de 1 m de large toutes en escaliers et fleuries à foison par les bougainvilliers nous amènent au bord de mer. Les femmes du village vendent des herbes sèches, des petits bijoux, des glaces, mais si l’on vient ici, c’est pour découvrir le fameux tombeau immergé à 10m du rivage et très photogénique. Il nous faudra patienter un bon moment, après moult selfies et diverses poses pour enfin prendre une photo.
En fin d’après-midi, on prend la direction de Kas pour sa visite.