De Saint Paul de Vence à Ushuaia

 

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Paracas

27 mai 2018

Nous avons quitté la cordillère blanche après avoir acheté un excellent fromage de vache, et roulé 600 km en un seul coup. C’est la première fois que l’on fait un si long parcours mais le but était de contourner Lima et sa banlieue. Lima a été fondée par Francisco Pizarro en 1535 sous le nom de Ciudad de los Reyes. Au 17eme et 18eme siècle, la ville se couvrit de maisons bourgeoises, de palais, des remparts furent édifiés pour contrer les assauts fréquents des pirates puis les Chiliens vont l’occuper de 1879 à 1883; aujourd’hui Lima est une mégapole de 10 millions d’habitants.

Le désert est là en permanence, pas de décor, pas de végétation, du sable rien que du sable, des habitations précaires et cette bruine permanente (la garua) qui donne à la ville et sa banlieue une atmosphère maussade.

Nous sommes à Paracas, pour le week-end; à l’école de Kitesurf sur la plage, le bord de mer est abrité de la houle du large, c’est mieux pour apprendre le départ dans l’eau. L’école borde une réserve nationale ou il y a plein d’oiseaux et de flamants roses.

Dans nos problèmes matériels, la pompe à eau est tombée en panne, et l’on se rend compte des conséquences en ouvrant les robinets quand plus rien ne coule. Il n’y a pas de pompe à eau similaire, je l’ai remplacée par une pompe diesel pour voiture, en attendant qu'on en ramène une au mois d'août.

Nos voisins sont Suisses, Allemands, Chiliens, Péruviens et Canadiens, la plus part viennent ici pour profiter du plan d’eau et faire du kitesurf. Notre premier voisin, Léonardo qui habite Lima et connait bien la région, m’aidera dans la quête de la pompe, en allant dans la ville voisine, les chantiers de bateaux et en allant voir un représentant d’accessoires pour bateau; nous remerçions chaleureusement Léonardo pour son aide précieuse et les bons moments passés ensemble.

Séchage des piments

Arrivée sur la banlieue de Lima

Le démarrage dans l'eau est l'étape critique dans l'apprentissage du kite, mais le vent va vite tomber et l'on devra arréter sans pouvoir s'entrainer plus!

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Léonardo

Nasca

28 mai 2018

On continue notre traversée du désert pour rejoindre Nasca. Ici il ne pleut que 2 jours par an, et que quelques gouttes, de ce fait, les maisons sont très simples, construites avec des nattes en bambous, sur les murs et le toit. Cette faible pluviométrie a permis de conserver intactes les lignes de Nasca, tracées entre 300 et 900 ans après Jésus Christ. Elles représentent soit des dessins géométriques soit des animaux mais leurs significations est encore un mystère, personne n’est d’accord. Dans cette même période, le peuple de Nasca a aussi construit des aqueducs pour puiser l’eau dans la nappe phréatique et irriguer leurs terrains, leur économie étant basée sur l’agriculture. En 1986, un tremblement de terre détruisit les canalisations modernes de la ville qui eut alors recours à l’alimentation en eau grâce à ces canaux qui sont toujours opérationnels!

Ce soir, nous dormons à 3965 m d’altitude, dans une réserve d’animaux, (notammentGuanacos, condors, vigognes, alpagas), cela nous permet de faire une halte sur la longue route qui mène à Cusco.

Vignes dans la région de Ica Village construit en nattes de bambou

Sur la route de Cusco

29 mai 2018

Ce matin, lever à 5H30 pour tenter de voir des condors, la température est de -8°C, dehors tout est blanc, sous un magnifique coucher de lune; rassurez-vous, il fait 20°C dans notre camping-car, chauffé au GPL. Le sprinter démarre au quart de tour et nous mène à 6H00 sur le site d’observation. Après une demi-heure de marche vivifiante, pas si facile à 4200 m, el condor no pasa!

La route est magnifique, elle passe de col en col, sur de grands plateaux où l’on peut voir des milliers de camélidés, des maisons typiques de montagne, des lacs et des montagnes enneigées.

Le trajet jusqu’à Cusco est long, 875 km depuis la mer, il nous faudra 2 jours et demi pour y arriver.

Cusco

30 mai 2018

Ce soir, notre camp s’établit à côté de la ville de Cusco, dans un camping ou se trouvent de nombreux français, dont un camping-car 64 de Lagor.

Cusco, superbe ville coloniale à 3500m, dont le nom signifie «nombril» en Quetchua, fut la capitale de l’empire Inca, elle fut la cible privilégiée des Espagnols, déterminés à anéantir la culture Inca. Douze générations dynastiques Incas se sont succédées à Cusco, la ville s’organisait en palais, terrasses, forteresses.

Cusco fut pillée en 1533 par Pizarro, aujourd’hui la plus part des constructions Espagnoles s’appuient ou utilisent les matériaux des anciens palais Incas.

Pachacutec, fondateur de la cité de Cusco

Le soir, tout le monde converge vers les marchands ambulants, au menu cochon d'inde grillé.

Cusco

31 mai 2018

Le site de Sacsahuaman qui se trouve à 100m de notre camping est une forteresse Inca très célèbre pour ses blocs de pierres, certains pesant plusieurs dizaines de tonnes. On ne peut songer qu’aux prouesses techniques qu’il a fallu réaliser pour amener ces blocs, les tailler puis les ajuster, certains blocs ont jusqu’à 12 cotés ce qui rend la tâche très complexe. C’est sur ce site qu’a lieu la fête du soleil, le 24 juin pour le solstice d’hiver dans l’hémisphère sud. La cérémonie est en Quetchua et dure des heures.

Aujourd'hui, toute la ville est encore en fête, la foule est immense sur la place des armes pour assister à la messe en plein air avec défilé de statues toute l’après-midi. Nous finirons la balade au marché et remonterons au camping à pieds, par un escalier très raide. Demain, nous prendrons la route de la vallée sacrée pour faire une étape à Pisac.

Site de Sacsahuaman

Messe en plein air

Monastère de Santo Domingo, construit sur le temple du soleil.

Pierre à 12 cotés

Pisac

01 juin 2018

Ce matin, avant de quitter le camping, nous allons dire au revoir à nos amis Français, et prenons rendez-vous pour bientôt, à Lagor dans le Béarn où à Valdez. Les voyages ont cela de particulier qu’ils nous font croiser beaucoup de monde, pour des rencontres courtes mais très amicales.

Munis du «boleto touristico», nous quittons Cusco, cette grande ville pour rejoindre la montagne. C’est dans la vallée sacrée qui suit la rivière Urubamba et ses paysages sauvages que nous allons passer plusieurs jours et visiter plusieurs sites Incas.

Le site de Pisac et ses magnifiques terrasses nous a enchanté. Pour le retour de notre visite, nous avons traversé une terrasse en pensant aux Incas qui cultivaient autrefois ces terres pour se nourrir, les murs sont dans un état remarquable et l’environnement est d’une grande beauté. L’itinéraire nous amène d’escaliers en escaliers et le souffle court nous arrivons au temple du soleil, «L’Intiwatana» qui signifie, «l’endroit où l’on attache le soleil». Au centre du temple se trouve un calendrier solaire sculpté» dans le rocher. Il se dégage une force et une sérénité dans ce lieu de montagne. Un guide que nous croisons sur le retour, nous cueille des fleurs médicinales, qui aident à la respiration, dans ces montagnes, ils n’utilisent pas les feuilles de coca.

Ce soir, nous campons au pied du site chez une famille Quechua, chez Arcadio, qui mène un projet en écoconstruction, petites cabanes faites en adobe que l’on peut louer et distille des plantes médicinales pour en faire des huiles essentielles.

Les Français du camping Nos amis Béarnais

Site de Kenko

Tombomachay, source sacrée et lieu de rituels

Forteresse de Puca-Pucara

Pisac

Pisac

Le temple du soleil

Maison adobe, le seau contient des feuilles de cactus qui seront mélangées à la terre et à la paille pour faire des briques de construction.

Les fenêtres sont des bouteilles de récupération, qui diffusent la lumière

Salines de Maras

2 juin 2018

Nous commençons la journée par le site de Moray, son histoire nous impressionne, il s’agissait d’un centre de recherche agricole Inca, ou étaient pratiquées des expériences de culture. La position des terrasses crée toute une série de microclimats. On pense que ce site servait à prévoir les rendements agricoles dans la vallée sacrée. Les terrasses étaient constituées de terre fertile et d’un système d’irrigation permettant de cultiver plus de 250 espèces de plantes. L’épaisseur de murs emmagasinait la chaleur la journée et la diffusait la nuit.

Le second site de la journée, les salines de Maras, un site hors du commun, ou l’on peut voir quelques 3000 bassins accrochés à flanc de montagne, à 3300 m d’altitude. Maras est utilisé depuis l’époque Incas pour extraire le sel par évaporation à partir d’une source naturelle d’eau très salée. Ces salines sont utilisées aujourd’hui par 800 familles de la région, réunies en coopérative, elles produisent entre 160 et 200 tonnes de sel par an.

Ce soir, nous campons dans le très joli village d'Ollantaytambo, dominé par une forteresse avec une ambiance qui nous plait de village de montagne, ses petits restaurants, ses rues pavées traversées par une rigole d'eau.

Séchage et mise en sacs du Maïs

Site de Moray

Les anes au travail

Salines de Maras

360 Salines de Maras

Machu Picchu

3 juin 2018

Après 3 semaines de soleil, la pluie arrive pour notre visite du Machu Picchu. Une heure 30 de train et une demi-heure de bus plus tard et nous voilà sur le site mythique de cette cité Inca. Entouré de précipices et de montagnes, un site haut perché, difficile d’accès, avec ses rubans de nuages, il offre une vision grandiose et mystique.

Pachacutec serait à l’origine de la construction de ce site, en 1440. On pense que le site a été habité par une caste exclusive de nobles et d’élues, il était composé de temples, de palais, de lieux d’adoration, de fontaines, de places, d'environ 200 habitations et possédait une zone de terrasse consacrée à l’agriculture. Le site fut découvert en 1911 par Hiram Bingham, un explorateur Américain et professeur d’histoire, il lui donna le nom de «Machu Picchu» qui signifie «vieux sommet» en Quetchua, du nom de la montagne ou il fut bâti.

La région fut pratiquement ignorée par le régime colonial qui ne fit édifier ni église ni cité importante dans la zone. La population andine ne semble pas avoir eu la même attitude, le secteur agricole de Machu Picchu ne paraît pas avoir été abandonné, par contre, les constructions de la zone urbaine n’ont pas été occupées et furent envahies rapidement par la végétation, sans pour autant être complètement oubliées comme on l'a souvent écrit.

Malgré la pluie, nous sommes restés presque 5 heures sur le site. Le sens de visite ne permet pas de revenir sur ses pas, nous avions manqué la visite du temple du soleil, il nous a fallu sortir et rentrer une seconde fois, ce qui a eu l’avantage de refaire la visite avec moins de monde.

Ce site mondialement connu est le but de tout voyage au Pérou, mais notre sentiment est partagé du fait des tarifs exorbitants pratiqués par la compagnie Perurail et par les exploitants du site. Il vous en coutera 250 dollars par personne pour le train, le bus et l’entrée du site. Beaucoup de familles nombreuses que nous avons rencontrées ont renoncé à la visite.

Il existe le chemin du «pauvre», une route dangereuse sur 30 km puis 14 km à pieds en suivant la voie ferrée puis le bus ou 1600 marches à monter, cette dernière solution ne nous a pas tenté, notamment sous la pluie.

360 Machu Picchu

Pont Inca

La porte d'entrée de la cité

La tombe royale

Le temple du soleil

Pierre représentant la croix du sud vers laquelle elle pointe

La roche sacrée, faconnée à l'image de la montagne à l'arrière plan Le condor

La prison

Sur la route du lac Titicaca

05 juin 2018

La route qui relie la vallée sacrée au lac Titicaca, serpente sur 465 km en passant par les hauts plateaux Andins en moyenne à 4000 m d’altitude, entourés de montagne enneigées. Les paysages sont très agréables, reposants, loin des villes et des lieux touristiques. Nous apprécions notamment les scènes de vie dans les champs, les troupeaux de vaches, d’alpagas, de moutons gardés par des bergers et bergères. Les traversées de villes sont pénibles et sans intérêt; l’arrivée au lac est quelque peu décevante, par la densité de la ville de Puno qui se trouve au pied du lac, ça casse le mythe.

Ce soir, nous préparons le plan de visite de la Bolivie, le sud-ouest du pays sera notre centre d’intérêt avec le salar d’Uyiuni et le sud Lipez.

On quitte le Pérou en gardant en mémoire, la cordillère blanche, les hauts plateaux Andins, le site de Pisac que l’on a adoré, la route de Nasca à Cusco et bien sur le Machu Picchu. Une exception pour les plages de Mancora et Paracas ou j’ai pris mes premières leçons de Kitesurf.

Notre dernier jour au Pérou comme notre premier jour sur les plages du nord, se passe avec un sentiment de tristesse pour ce pays si riche par ses paysages et son environnement, mais qui ne fait l’objet que de peu d’entretien, comme le lac Titicaca, un écosystème si fragile dans lequel se déverse des tonnes d’ordures et de plastiques. Cusco nous laisse un sentiment amer, les touristes font l'object d'arnaque, exemple de vente d'un bouteille de gaz vide pour pleine, l'épicière qui nous facture 65 sol au lieu de 30 sol, le prix de visite des site archéologiques trop chers, le "boleto touristico" qui ne contient pas tous les sites.

Puno, première vue sur le lac Titicaca

Puno

Equateur

Le 06 Aout 2019

Pérou

Bolivie