La Bucovine
Nous quittons la Transylvanie sans avoir vu Dracula, nous prenons la direction de la Bucovine, où le pays d’en haut, celui des montagnes et des monastères. Ce nom lui a été attribué après son annexion par l’Empire austro-hongrois en 1775. Un paysage opulent de prairies et de villages coquets alternent avec d’immenses forêts.
De bois brut ou habillée de couleurs, la maison paysanne traditionnelle et ses dépendances illustrent aussi l’art de vivre en Bucovine, qui s’exprime également par sa cuisine ou par la délicatesse de son artisanat, comme la broderie ou les œufs peints. Après une longue journée de route, nous arrivons dans le « haut pays » qui se trouve à environ 30 km de l’Ukraine. Nous campons sur le parking de la gare de Pojorata.
Eglises peintes de Bucovine
La journée est consacrée à la visite des églises peintes, leur nombre est très important, nous choisirons les 3 plus belles. Chaque cm² de mur intérieur et extérieur est recouvert de fresques. Les avancées de toit ont protégés les murs les moins exposés aux intempéries. Elles sont situées dans un environnement très paisible dans des jardins de roses. Les monastères sont entretenus, gérés et habités par des religieuses.
Ici, chacun a son potager, son poulailler, ses foins, le travail est fait en famille et à la main. Les charrettes et les chevaux ne sont pas du folklore, certains livrent le bois, ramassent les bidons de lait ou ramènent les foins à la ferme, ce sont des scènes de vie très simples qui perdurent encore ici et on espère que cela durera encore quelques temps. Les prés sont piquetés de meules de foin dont la vue nous ramène à nos souvenirs d’enfance.
Ce soir nous dormons en haut du col de Prislop.
Camion rucher – – Monastère de Moldovița
Depuis 1993, l’église du monastère, l’église de l’Annonciation, est inscrite au patrimoine mondial de l’UNESCO sous la dénomination collective d’églises de Moldavie pour ses peintures murales extérieures et intérieures de style byzantin.
Il existait une église en pierre pendant le règne d’Alexandre Ier de Moldavie (1400-1432). À la fin du XVe siècle, un glissement de terrain a détruit en grande partie cette église, dont les ruines se trouvent toujours à proximité du monastère actuel.
Celui-ci a été construit en 1532 par le voïvode Petru Rareş. Les fresques murales intérieures et extérieures sont peintes en 1537. En 1612, le métropolite Efrem restaure l’enceinte fortifiée et fait construire une résidence voïvodale sur le côté Nord-Ouest. On y trouve aujourd’hui le musée du monastère.
De nos jours, le monastère est toujours habité par des religieuses.
Marguerite
Le monastère de Voroneț est un monastère de Bucovine en Roumanie, se trouvant près de la ville de Gura Humorului. Il a été bâti sous l’ordre d’Étienne III le Grand en 3 mois et 3 semaines, du 26 mai au 14 septembre 1488 à la suite d’une victoire contre les Ottomans.
Les peintures intérieures datent de l’époque de la construction. En revanche, les peintures extérieures ont été ajoutées au siècle suivant, entre 1534 et 1535, sous Pierre IV Rareș. Le fond de la majeure partie des fresques est d’un bleu appelé bleu de Voroneț à cause de sa teinte unique.
Sur la façade ouest est illustré le jugement dernier, sur la façade nord (la plus abîmée en raison de l’exposition aux vents et à la pluie), on reconnaît des scènes de la création du monde et sur la façade sud se trouve un arbre de Jessé.
Le monastère de Humor est un monastère de Bucovine en Roumanie, se trouvant à 5 km de la ville de Gura Humorului. Il a été bâti par le logothète Toader Bubuiog entre 1530 et 1535.
Le premier monastère bâti en 1415 par Ioan Vornicul sous le règne d’Alexandre Ier cel Bun a été complètement détruit. Le nouveau monastère a été rebâti entre 1530 et 1535 par Toader Bubuiog à l’initiative du prince Pierre IV.
Ce n’est qu’en 1990 qu’une communauté de nonnes va se réinstaller dans les lieux.
Le village de Ciocanesti est un beau tableau rural roumain, encore pleinement vivant avec sa vie locale active, ses belles maisons peintes de motifs traditionnels, ses monastères tout en bois et ses beaux pâturages vallonnés.
Les Maramures
De la Bucovine au Maramures, il n’y a qu’un pas que nous franchirons par le col de Prislop en haut duquel nous avons passé une très bonne nuit. Après l’achat de miel et de cerises sur la route, c’est dans un petit marché que nous terminerons nos courses.
La journée est consacrée à la tournée des églises en bois qui ressemblent fortement aux églises de Norvège, sauf l’intérieur qui offrent de très belles peintures et icones. Les vieilles maisons sont aussi en bois et on peut admirer les portails sculptés.
Nous allons faire la rencontre de quelques habitants d’un village en allant à pieds d’une église à l’autre. Le prêtre de la première église est heureux de nous faire visiter sa paroisse, nous discuterons un moment avec lui et sa femme. Il nous dit que les réfugiés Ukrainiens n’ont fait que de traverser le pays pour aller vers d’autres pays plus riches. Ici, c’est une vie simple qui caractérise cette région, avec peu de mécanique agricole, quelques moutons, poules, canards et un jardin potager.
A la seconde église, le prête nous fait visiter son église et nous offrira une petite peinture sur bois.
Ce soir nous dormons chez l’habitant dans un petit village, nous serons accueillis par Basile avec un petit verre d’alcool de prune appelé palinca et des légumes du jardin, concombres, basilic et oignons.
Rucher en descendant le col de Prislop – – Belle église en bois au hasard des routes
Sur le grand portail d’entrée, les artistes de village se sont distingués: une grande porte cochère richement sculptée, doublée d’une petite entrée pour les piétons. Les artisans expriment sur ces portails une symbolique venue du fond des âges. La corde et ses branches aspirent le décor vers la hauteur et représentent l’arbre de vie. Des noeuds en forme de cercle et de croix sont une métaphore solaire archaïque. Très présente aussi, la rosette symbolise le soleil, qui conditionne la vie; et parfois le serpent, probable rescapé de la symbolique des temps d’avant le christianisme, gardien de la maison. Le portail protège ainsi l’univers domestique de l’extérieur; il est investi de fonctions magiques…
Le Maramureş doit une grande part de sa renommée à ses adorables églises des XVIe-XVIIIe s, au style bien affirmé. Elles ont été édifiées à l’aide du principal matériau local, le bois (le plus souvent du chêne, parfois du sapin), et grâce à un savoir-faire et une technique remarquables.
Ces maisons n’ont pas d’eau courante mais un puits dans le jardin
La première mention écrite de Bârsana date de 1326, quand le Roi de Hongrie, Charles Robert de Hongrie, premier roi de la dynastie d’Anjou, donne le village à Stan Barsan.
En 1717, lors des dernières invasions des Tatares, le village est détruit. Trois années plus tard, en 1720, était construite l’église de la Présentation de la Vierge au Temple, inscrite à l’inventaire du Patrimoine mondial par l’UNESCO en 1999.
l’arbre à casseroles situé au coin de certaines maisons: sur les branches raccourcies est accrochée de la vaisselle émaillée bien colorée. S’il ne représente plus aujourd’hui qu’une touche folklorique, il s’agit d’un vieux code pour signaler aux passants que la dot de la jeune fille de la famille est réunie. Plus pragmatique, les maîtresses de maison avaient peu de rangements pour stocker leur nouvelle vaisselle.
Sighetu et sa région
Dans la ville de Sighetu se trouve un musée particulier où des maisons construites au XVI siècle dans le Maramures ont été démontées et rassemblées sur une colline.
Après la visite, nous continuons la route qui longe la frontière avec l’Ukraine jusqu’au village de Sapanta ou se trouve le « Cimetière joyeux ».
Ce soir, nous dormons près de la frontière Hongroise dans un petit camping au milieu des champs.
Echeveau de fils
Chambre décorée années 1990
Le puits
Rateau traditionnel tout en bois – – Coin lecture
Cabane des vieux outils au fond du jardin
Avec Basile, prof de biologie à la retraite en septembre
Village patrimonial composé de maisons en bois traditionnelles de la région datant du XVIe siècle. Elles ont été démontées, restaurées, transportées et reconstruites dans ce musée, ce qui en fait un vrai village avec son église
Séchoir à maïs
Serrure avec sa clef – – Pressoir
Pressoir bélier
On a fait toute la rue avant de trouver le distributeur !
Cimetière joyeux de Sapanta
Le village et a la particularité d’avoir ses tombes ornées de stèles funéraires en bois peintes de couleurs vives, représentant une scène de la vie, une activité ou les causes du décès de la personne inhumée, accompagnés d’un poème, parfois nostalgique, souvent humoristique, dédié à la mémoire du mort.
À Săpânța, tout a commencé en 1935 quand un artisan local, Stan Ioan Pătraș , a sculpté une première épitaphe sur une croix de chêne décorée dans des couleurs vives. Ce faisant, il renouait avec d’anciennes traditions valaques (joyeuses obsèques, rituels funéraires festifs, libations et toasts portés au cours de repas commémoratifs…)
Sur la rive gauche, la Roumanie, sur la rive en face, L’Ukraine
Monastère de la Sainte Trinité Huta, situé près du village de Huta-Certeze en Roumanie. L’église a été construite en 2004, elle est en bois de sapin, dans le style moldave. Toute la structure en bois a été érigée sur une fondation en béton, dans un délai extrêmement court : un mois (la même année, 2004).
Fughiu, Roumanie
Nous étions partis pour traverser le parc Apuseni, mais la météo et les mauvaises conditions de route nous obligent à rebrousser chemin. Nous nous rapprochons donc de la frontière et la dernière visite sera pour la ville d’Oradéa qui par son architecture nous donne un avant-gout de la Hongrie.
Quelle surprise la Roumanie, avec la Turquie c’est notre second coup de cœur. On a eu l’impression de voyager dans le temps dans les Maramures et la Bucovine. Les fenaisons, les charrettes, les cours de ferme en terre battue ou s’ébattent librement poules et canards, les vêtements traditionnels, le travail en famille avec les outils d’autrefois, les bonnes odeurs de foin et des fleurs des champs, toutes ces scènes pittoresques que l’on a vues évoquent une vie simple et paisible qui contraste avec les conflits en Ukraine si proche.
Maison typique des monts Apuseni
Oradea