Roumanie
La Transfăgărașan
Ce matin, le passage de frontière Bulgarie Roumanie se fait en 5 mn de formalité après avoir franchi le pont sur le Danube. Exceptionnellement, on fera pas mal de km aujourd’hui (312) pour traverser la Valachie, région à l’ouest de Bucarest. Nous voulons profiter du beau temps prévu aujourd’hui et demain pour parcourir la Transfăgărașan. C’est une route mythique d’environ 100 km de long, traversant les Carpates entre Curtea de Argeș au sud et la Transylvanie (près de Făgăraș) au nord. C’est la plus haute route bitumée de Roumanie (un peu moins de 2 000 m d’altitude). Elle traverse les monts Făgăraș, d’où son nom. Elle est ouverte depuis le 21 juin jusqu’à mi-octobre.
Après seulement quelques km, apparaissent les premiers ours en famille au bord de la route, il y en aurait 6000 en Roumanie. Le plus surprenant est de voir des grizzlys, on ne pensait pas en voir en Europe.
La Roumanie a durement lutté pour se libérer d’un dictateur fou et ensuite il a fallu lutter pour acquérir sa place au sein de l’union Européenne qu’elle rejoint le premier janvier 2007. Sa monnaie est le Lei, il en faut environ 5 pour 1 euro. Le pays comptait 19 000 000 d’habitants en 2022 pour une superficie d’environ la moitié de la France.
Ce soir, nous dormons près d’un grand lac au pied de la route qui mène au col qui sera notre prochaine étape ; une première journée pleine de surprises !
On fait quelques dernières courses en Bulgarie pour liquider la monnaie Bulgare
Transfagarasan, Roumanie
La Route Transfăgărașan a été construite entre 1970 et 1974, sous le régime de Nicolae Ceaușescu. Ce dernier voulait assurer une route stratégique à travers les montagnes.
Cette route a été construite en réponse à l’invasion de la Tchécoslovaquie par l’URSS en 1968. Ceausescu désirait garantir une intervention militaire à travers les montagnes des Carpates dans le cas où l’URSS tenterait une opération en Roumanie.
Elle a été réalisée avec des moyens matériels considérables, mais également au prix de nombreuses vies humaines (soldats et ouvriers). Officiellement il y a eu 40 morts lors de la réalisation de la route, mais les personnes encore en vie 35 ans après parlent de centaines de vies humaines perdues. Répondant à une entrevue, un témoin de ce temps dit : « Uniquement pour la construction du barrage environ 400 personnes ont perdu la vie »
Ce matin, avant 5H00, nous avons été réveillés par une secousse sur le CC, on a vite compris qu’un ours avait posé ses pattes sur la carrosserie. Au réveil nous avons trouvé ses empreintes sur la carrosserie, au niveau du frigo. Heureusement, une petite surprise sans conséquence
Notre repas de midi pris au bord de la route: ragout d’agneau cuit au feu de bois, polenta et fromage, un”restau” comme on les aime
Un camping-car similaire au notre s’arrête et on fait connaissance avec un turc qui parle bien anglais et fait aussi du kite, … sympathique
Gateau cuit à la broche sur la braise
Vue sur les lacets depuis le col
Notre camp du soir près des moutons
Sibiu, Roumanie
La météo ne s’était pas trompée, il a plu toute la nuit et c’est avec un ciel bien chargé que nous finissons la descente du col. Après 60 km, arrivée à Sibiu dans une grande plaine verdoyante aux pieds des Carpates.
Fondée par des colons allemands au XIIe siècle, elle fut le centre culturel traditionnel des Saxons (ainsi qu’il est d’usage d’appeler les Allemands de Transylvanie) et demeura presque exclusivement allemande jusqu’au milieu du XIXe siècle ; ensuite, l’exode rural la peupla peu à peu de Roumains, jusqu’à devenir à majorité roumaine dans les années 1930. Comme toute la Roumanie, à laquelle elle est rattachée depuis le 1er décembre 1918, Sibiu a subi les régimes dictatoriaux carliste, fasciste et communiste de février 1938 à décembre 1989, mais connaît à nouveau la démocratie depuis 1990.
Ce soir, notre camp se situe à Fagaras, au bord d’une belle rivière.
Ce matin en partant, un dernier ours nous salue au passage
Un camion ruche, mais celui-ci n’est pas facile à transhumer
Nous voilà arrivé à Sibiu, on monte en haut du clocher de la cathédrale
En fin d’après-midi, nous arrivons à Fagaras
Le chateau du XIV et la Catedrale Sfântul Ioan Botezătorul
Poiana Brasov, Roumanie
Station de ski de Poiana Brasov, la montée s’est faite en télécabine et la descente à pieds
Belle église en bois de Biserica Sfântul Ioan Botezătorul
Brasov, Roumanie
Nichée au creux de l’arc des Carpates, la Transylvanie est une région légendaire, l’influence allemande est très présente dans les villes de Brasov, Sibiu et d’autres. Cette région est le berceau du mythe de Dracula.
Ce matin, nous quittons la station Poiana Brasov, jolie station de montagne été et hiver pour visiter Brasov, une vieille cité médiévale saxonne élégante et animée.
Pour le repas de midi, nous dégustons un goulasch (de bœuf et un de porc).
Après 40km, nous nous posons à Sinaia, une autre station de montagne avec son domaine skiable. La ville a conservé une partie de son charme : quelques vieux palaces, un casino donnant sur un parc, une belle gare datant de 1913 (qui vit passer l’orient express) et des chalets sur les hauteurs.
Le roi Carol premier de Roumanie y fit construire sa résidence d’été : le grandiose château Peles à la fin de XIX siècle. C’est aussi un bon point de départ pour des balades en montagne.
Horloge de la Basilique Noire,
Rue de la ficelle, très étroite
Monastère de Sinaia
Hotel de ville de Sinaia
Sinaia, Roumanie
Arrivée au mont Bucegi, à plus de 2000m d’altitude
Belle randonnée au milieu des rhododendrons, nous redescendrons à pieds sur la station
Le château de Peleș est situé au nord-ouest de la ville de Sinaia, en Roumanie, à 60 km de Brașov et à 135 km de Bucarest. Sa construction a duré dix ans, de 1873 à 1883 et les travaux d’aménagements se sont poursuivis jusqu’en 1914.
La construction du château de Peleș, commandée par le prince Charles de Hohenzollern-Sigmaringen (qui deviendra le roi Carol Ier de Roumanie en 1881), débute en 1873 près de Sinaia, dans la vallée de la rivière Peleș, au pied des monts Bucegi. Une centrale électrique est également construite sur les rives de la Peleș, faisant ainsi du château le premier d’Europe à disposer de l’électricité.
Entre 1893 et 1914, des aménagements sont réalisés par l’architecte tchèque Karel Liman qui achève les travaux dans un style néo-Renaissance allemand caractérisé par la présence de profils pointus verticaux, de nombreuses tourelles, d’une composition fragmentée des façades et d’éléments en bois et décoratifs taillés. Sur le même site, il construit également les châteaux de Foișor et de Pelișor. À l’intérieur du château l’installation du chauffage est confiée à l’inventeur polonais Franciszek Rychnowski qui recevra pour ce travail une médaille d’or du mérite de 1re classe du roi Carol Ier2.
Initialement, le château est utilisé comme résidence d’été pour la famille royale. En 1914, il voit la mort du roi Carol Ier et accueille ses funérailles. Il est également la demeure de Michel Ier jusqu’à son abdication en 1947.
La reine Elisabeth épouse de Carol premier et leur fille
Carol Premier
Leur Couronnement
Viscri, Roumanie
Cet authentique petit village saxon est un des plus remarquables de Transylvanie. Sa grande rue en gravier est bordée de maisons et de fermes aux murs épais, protégées par l’Unesco depuis 1999.
Au sommet d’une colline, le point culminant du village a ainsi été réservé à une église construite au XIIème siècle par les Saxons de Transylvanie. Autour de l’église fortifiée, un mur d’enceinte et différents bastions ont été construits au XIIIème siècle pour la préserver des pillages.
En Transylvanie, les églises fortifiées sont nombreuses. Des terres furent données aux Saxons afin qu’ils protègent ces territoires d’Europe de l’Est des invasions. L’église fortifiée de Viscri est la plus ancienne.
Nous avons beaucoup aimé la visite de ce village figé dans le temps, nous dormons ce soir sur le parking.
Monastère de Caraiman, à Busteni; nous avons passé la nuit dernière sur son parking
Citadelle de Rupéa
Vers le village de Viscri
Les villages saxons ont toujours la même structure: une rue principale bordée de maisons colorées (le bleu venait d’une plante repoussant les insectes), toutes orientées de la même façon, avec un fronton à pan coupé sur la façade. La disposition tout en profondeur, très fermée sur l’extérieur, est liée à cette tradition chez les Saxons de se protéger de l’ennemi. Le porche s’ouvre sur une 1re cour en longueur puis le jardin derrière, où l’on cultive ses fruits et légumes.
Eglise fortifiée de Viscri
La tour du lard
Jusqu’au début des années 90, quand les gens du village ne possédaient pas de réfrigérateurs, chaque famille gardait le lard ou le jambon dans cette tour, qui maintenait une température constante toute l’année. Les gens inscrivaient partout sur la peau du lard le numéro de la maison du propriétaire. Chaque dimanche matin à 7 heures, laporte de la tour était ouverte par deux hommes qui étaient les responsables de la tour, pour que chacun puisse emmener chez soi la pièce de lard qui lui était nécessaire pour la semaine à venir. A la sortie, chacun devait montrer le lard aux responsables afin de prouver que ça provenait de son morceau de lard et non pas de celui du voisin. Ce morceau de lard devait suffire jusqu’au dimanche suivant, car personne ne pouvait entrer dans la tour pendant la semaine.
Le roi Charles quand il était prince a soutenu le village par le biais de sa fondation. Pour le remercier, le « MET » qui sauvegarde le patrimoine culturel de Transylvanie lui a offert une maison du XVIII a qu’il a restauré et où il vient une ou deux fois par an. Rien de luxueux, quand il n’est pas là, elle est louée en chambres d’hôtes.